29. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Gumbinnen, 14 juillet 1740.
Monsieur de Chambrier. Je n'aurais pas cru que M. le Cardinal penserait de la manière qu'il a fait au sujet de l'envoi du colonel de Camas, qui ne lui paraît pas assez titré pour la fin de son ambassade. Encore que je n'aie été nullement obligé de faire avec solennité la notification de la mort du Roi mon père à la cour de France, n'y <19>ayant aucune proche parenté entre nous, je l'ai pourtant voulu faire par un motif de considération et de civilité. Le susdit envoyé étant d'ailleurs noble et colonel effectif, j'ai cru qu'on m'en saurait gré, n'ayant même envoyé à Vienne qu'une personne d'un caractère égal. Quant à l'idée de l'apparence d'une prédilection envers la cour d'Angleterre, la véritableraison pourquoi je lui ai envoyé le colonel de Truchsess se trouve dans la proximité du sang, qui demande ces sortes d'égards suivant le cérémoniel de l'Allemagne. Vous direz ces raisons plus que suffisantes au Cardinal, qui est trop clairvoyant et trop juste pour y trouver à redire. Ajoutez-y les assurances de la pureté et de la solidité de mes sentiments pour le Roi son maître et pour lui. Je suis etc.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.