31. AU COLONEL COMTE DE TRUCHSESS A HANOVRE.

Kœnigsberg, 18 juillet 1740.

Mon Colonel de Truchsess. J'ai reçu vos relations n° 2 et 3, et j'ai été bien aise de voir la favorable disposition que la cour et les ministres marquent à mon égard. Mais comme ce qu'on vous a insinué a plutôt la mine de sincérations générales et de compliments vagues que d'offres solides, vous trouverez vous-mêmequ'il serait peu sûr de bâtir sur un fondement si léger. Ainsi vous représenterez aux ministres qu'ayant fait de leur côté le premier pas, afin de me détacher de la France, qui a épousé mes intérêts, il leur conviendra aussi de poursuivre et de me faire des propositions du plan sur lequel on voudra former nosliaisons, en me découvrant avec franchise ce qu'on fera pour moi dans l'affaire de Juliers et de Bergue, d'Ostfrise et de Mécklembourg, comme aussi ce qu'on souhaite de moi en revanche par rapport à leurs convenances. Il me paraît presque superflu de penser si tôt au renouvellement de l'ancienne alliance, qui, étant perpétuelle, n'en a pas besoin; et s'il la faut changer selon les intérêts présents <20>des deux maisons, il vaudrait mieux d'en faire une nouvelle. Vous chercherez à pénétrer leurs véritablessentiments, dont vous m'informerez au plus tôt. Quant aux deux recrues arrêtées à Brême, il dépendra d'eux de les relâcher ou non, n'étant pas d'humeur de me donner plus de mouvements pour une bagatelle. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.