56. AU MAJOR GÉNÉRAL COMTE DE TRUCHSESS A HANOVRE.
Wésel, 1er septembre 1740.
Mon cher comte de Truchsess. J'ai reçu vos lettres du 19, 22 et 26 d'août, aussi bien que toutes les précédentes. Je suis satisfait de vous et du compte que vous m'avez rendu de la favorable disposition où la cour paraît être à mon égard, et des déclarations que le ministre vous a faites làdessus, quoique elles restent toujours dans des termes généraux. Ainsi vous devez employer tout votre savoir-faire pour convaincre le Roi et les ministres de la sincérité de mon attachement et de l'amitié que j'ai pour Sa Majesté. Vous ne cesserez pas de leur insinuer qu'encore que la distraction de mon voyage et mes occupations continuelles ne me laissent pas le loisir de travailler si tôt à une négociation formelle et au plan d'une alliance, je répondrai toujours en ami à ce que la liaison du sang et les véritables intérêts demanderaient de moi, faisant plus de fond sur l'amitié de ce prince que sur des traités solennels. Je m'assure donc que vous travaillerez efficacement à gagner de plus en plus sa faveur et celle de ses ministres. Au reste, vous recevrez dans peu des instructions touchant le testament du feu roi d'Angleterre, qu'on cache jusqu'ici, quoiqu'il y ait grande apparence que la Reine ma mère y doive avoir part, par rapport à un certain legs. Vous chercherez d'éclaircir cette affaire sous main et avec beaucoup de circonspection, sans en rien faire paraître aux ministres.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.