205. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.
Crossen, 15 décembre 1740.
Monsieur de Podewils. Croyant de mes intérêts d'être informé au juste des vues et des desseins du roi de Sardaigne dans la crise où nous sommes, j'ai résolu d'envoyer le sieur Algarotti pour sonder le terrain.146-1 Il ne doit prendre aucun caractère public, se disant simple passager qui est allé en Italie pour ses affaires. Vous devez faire expédier pour lui une lettre de recommandation au Roi, et une autre au premier ministre, le marquis d'Ormea,146-2 et outre cela une instruction comment il doit s'y comporter. En rendant ma lettre au Roi, il lui fera les protestations les plus polies et les plus fortes de mes sentiments d'amitié et d'estime pour sa personne, et de l'envie que j'ai de lui en donner des marques réelles dans toutes les occasions qui se présenteront. Comme il cherchera à gagner la confiance et les bonnes grâces de ce prince, il doit employer son savoir-faire pour pénétrer si ses intérêts ne le porteront point à lever le bouclier dans la conjoncture présente, qui ne saurait être plus favorable, et, s'il y voit du jour, il n'oubliera rien pour le confirmer dans ces sentiments. Je suis etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
146-1 Vergl. die Briefe an Algarotti, Œuvres XVIII, 19. 27. 28.
146-2 Unten Nr. 211. Das an den König von Sardinien gerichtete Schreiben ist ein farbloses Creditiv.