206. AU CHANCELIER DE RAESFELD A LA HAYE.

Crossen, 16 décembre 1740.

Monsieur de Raesfeld. J'ai bien reçu vos dernières relations sur les affaires générales et sur votre entretien avec Fénelon au sujet de l'ombrage qu'il a conçu du conseil que j'ai fait insinuer au premier <147>membre de la République, touchant la nécessité d'augmenter leurs forces. Comme je m'aperçois que les Hollandais commencent à s'éveiller, et m'imaginant combien grande sera leur susprise à cause de ma marche en Silésie, et de mon plan qui m'y a déterminé, vous devez employer tout votre savoir-faire pour persuader ces messieurs de la solidité de mes motifs et de la pureté de mes intentions, qui n'ont aucun autre but que d'employer les moyens les plus efficaces pour conserver la maison d'Autriche, exposée à une ruine totale, et pour travailler aux intérêts et à l'élection du duc de Lorraine, pour lequel je suis plus porté que pour aucun de ses concurrants. Au reste, vous aurez l'oeil sur les menées du Marquis de Fénelon, qui ne manquera pas de chercher à brouiller le jeu, et à donner de sinistres impressions de mon entreprise. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.