210. AU CONSEILLER DE LÉGATION D'AMMON A DRESDE.
Schweinitz, 16 décembre 1740.
Monsieur Ammon. J'ai bien reçu votre relation du 14 de ce mois, qui contient la réponse que le comte de Brühl vous a faite148-2 sur ce que vous lui avez demandé. Je suis bien aise d'apprendre que le roi de Pologne souhaite d'entrer avec moi dans une étroite union et d'agir de concert pour nos droits respectifs sur la cour de Vienne. Comme je suis fort bien avec la cour de Russie, je suis assuré que celle-ci ne s'opposera pas à nos liaisons; ainsi je ne saurais désapprouver qu'on ait <149>cru devoir communiquer l'affaire avec cette cour. Cependant, je serai bien aise de parler au ministre de Bülow, à qui j'ai fait savoir qu'il pourra se rendre ici et qu'il sera le bien venu. Il pourrait donc être instruit pour me faire connaître le plan et les conditions d'un traité à faire. Quant à moi, j'y apporterai toutes les facilités et de bonne foi, et je me flatte que de leur côté on y agira de même. Vous devez déclarer tout cela au comte de Brühl, en l'assurant de mon estime très distinguée et de ma reconnaissance royale, s'il veut cimenter une véritable et sincère union avec le roi de Pologne son maître.
Federic.
Faites tous vos efforts pour mettre Brühl dans mes intérêts, et vous pouvez l'assurer d'ailleurs que nous sommes parfaitement amis et alliés avec la Russie.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
148-2 Sein König wünsche sehr eine enge Union mit Preussen, habe sich aber in Betreff der österreichischen Erbfolge durch einen Vertrag gegen Russland verpflichtet, ohne Vorwissen Russlands keine andere Allianz einzugehen. Vergl. Droysen V, I, 166. Anm.