255. AU CONSEILLER PRIVÉ D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Quartier général Grottkau, 10 janvier 1741.

Monsieur de Mardefeld. Ayant reçu de Vienne l'avis important du traité conclu entre cette cour et celle de Dresde, apparemment à l'insu de la Russie, j'ai bien voulu vous en faire part, en vous ordonnant d'en faire un bon usage auprès du ministère, auquel vous représenterez les suites d'une telle demarche du roi de Pologne, qui, dans le même temps qu'il m'offre une alliance étraite, en forme une diametralement opposée à mes intérêts et à ceux de Russie. Car m'ayant confié l'article de son alliance avec cet empire qui lui défend tout autre engagement, sans agrément de la cour de Pétersbourg,176-1 il est à croire que celle-ci ne lui saurait pas bon gré d'avoir fait ce pas sans sa participation, conduite qui bien loin de mener nos différends à un accommodement raisonnable, ne servira, selon toutes les apparences, qu'à jeter de l'huile dans le feu.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



176-1 Vergl. oben S. 148.