261. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Quartier général Ottmachau, 14 janvier 1741.

Monsieur de Podewils. Vous aurez compris par ma lettre d'aujourd'hui combien j'entre dans vos idées touchant les expédients de finir glorieusement l'entreprise sur la Silésie. Comme j'espère de pouvoir l'achever dans peu de jours par la prise de Neisse, vous devez travailler le plus fortement du monde à porter la Russie à la médiation, et à y joindre, s'il est possible, l'Angleterre, ces deux puissances étant en état de faire entendre raison à la cour de Vienne et de la mener à un accommodement raisonnable et utile aux deux parties. Vous savez que je ne m'obstine pas de demander l'entière Silésie, et pour vous mettre pleinement au fait de mes vues, je vous dirai en confiance que je me contenterai de la Basse-Silésie, et dans tout cas179-1 d'un peu moins. Si nous pouvions acquérir la ville de Breslau, j'en serais fort satisfait, encore que cette possession me dût coûter quelque dépense extra-ordinaire. Mais en cas qu'il y eût de l'impossibilité de l'obtenir, il faudrait chercher un tempérament convenable pour sauver cette bonne ville de <180>la fureur catholique. Faites donc tout ce qui sera humainement possible, pour accélerer cette médiation nécessaire, mais ménagez cet ultimatum jusqu'à ce qu'il soit convenable de s'en servir. Il faut absolument mettre dans nos intérêts le feld-maréchal et son frère, et Mardefeld ne doit rien épargner pour me les rendre favorables, aussi bien que les autres ministres de conséquence. Je suis etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



179-1 Sic.