264. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.
Quartier général Ottmachau, 17 janvier 1741.
Monsieur de Podewils. Comme je viens de vous adresser les diverses dépêches de Chambrier, de Finckenstein et d'Andrié, vous travaillerez à y faire expédier des réponses convenables et conformes à mes intentions. Pour ce qui est des manœuvres de la France et de la Saxe, vous les payerez de la même monnaie, surtout la dernière, <181>qui me paraît trop suspecte pour s'y fier. Quant à l'Angleterre, il sera nécessaire de répondre avec la plus grande obligeance à la manière honnête dont le Roi semble prendre à cœur notre entreprise, en lui inspirant des sentiments convenables et l'envie de se charger de la médiation, conjointement avec la Russie. Vous y employerez des raisons les plus fortes, tirées des motifs de gloire, de l'intérêt commun, de la religion, de l'amitié, et du salut d'Allemagne, en lui faisant envisager les heureuses suites d'un accommodement à faire. Il faudra y ajouter qu'encore que mes intentions en entrant en Silésie n'eussent eu pour but que la conservation de la maison d'Autriche et du duc de Lorraine, outre celle de mes justes droits et prétentions, la fierté et l'aigreur insupportable avec laquelle on s'est avisé à Vienne de rejeter mes offres, m'ont mis dans la nécessité de pousser vivement ma pointe. Mais s'il plaisait au roi de la Grande-Bretagne de rectifier par ses offices cette cour et de la porter à la cession pacifique d'une partie proportionnée de ce duché, je donnerais des preuves réelles de ma modération et de ma haute considération pour le Roi, et de mon amour de la paix et de l'union, et j'entrerais dans toutes les mesures nécessaires au bien commun. Je suis etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.