468. A L'ÉLECTEUR DE BAVIÈRE A NYMPHENBOURG.
Camp de Reichenbach, 24 août 1741,
Monsieur mon Cousin. Je remercie de tout mon cœur Votre Altesse Électorale de la lettre cordiale et remplie d'amitié qu'Elle vient de m'écrire; Elle peut être persuadée qu'Elle n'a pas dans le monde d'ami plus fidèle et plusattaché que je le serai toute ma vie, et que toutes les marques que vous me donnez de votre amitié ne sont pas semées en terre ingrate.
J'attends que le comte de Törring ait reçu ses pleins-pouvoirs, pour conclure avec Votre AltesseÉlectorale l'alliance la plus naturelle, la plus stable, et où l'inclination a le plus de part qu'il y ait dans l'univers; vous pouvez compter, non seulement à présent, mais toujours, sur moi, et Votre Altesse Électorale verra que je ne m'intéresse pas médiocrement à Ses intérêts; je Lui donnerai dans toutes les occasions des marques de ces mêmes sentiments, et même, je suis actuellement occupé à porter le coup mortel à Ses ennemis. Nous ne sommes campés qu'à une mille et demie les uns des autres, j'ai reconnu moi-même ce matin le camp des Autrichiens, et je l'ai jugé très attaquable et M. de Neipperg très susceptible d'être battu; j'attends encore à prendre quelques arrangements préliminaires, après quoi il faudra les attaquer, et nous les battrons aveci'aide de Dieu.
J'espère d'apprendre bientôt de bonnes nouvelles de la Bohême et de l'Autriche, soumises à votre domination; je ne puis me résoudre à aimer ces peuples que du moment qu'ils seront devenus vos sujets, ni de soutenir le trône impérial que lorsque vous le possèderez.
Je vous embrasse mille fois, mon cher Électeur, je vous prie excuser cette familiarité d'un inconnu en faveur des sentiments d'estime, de <310>considération et de l'amitié inviolable avec laquelle je suis jusqu'au tombeau, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse Électorale le très fidèlement affectionné ami et cousin
Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.