494. AU GRAND-MAITRE DE L'ARTILLERIE BARON DE SCHMETTAU A MUNICH.
Camp de Reichenbach, 4 septembre 1741.
Une estafette de Dresde m'a apporté hier les dépêches du 20 du passé, quevous y aviez envoyées par un courrier à Ammon. Je suis extrêmement satisfait de leur contenu, voyant que vous agissez en tout selon mes intentions, et que tout va à souhait; et vous pouvez compter qu'en continuant de cette manière, vous ne travaillerez pas pour un maître ingrat. J'attends à présent avec quelque impatience vos relations, et si l'on a commencé à mettre en œuvre ce qu'on a concerté touchant les opérations à faire contre l'ennemi commun; et, si c'est comme vous m'avezfait espérer, il faut qu'on soit aux prises à l'heure qu'il est.328-1
Quant à mes opérations à faire, il faut que je vous dise qu'il m'est d'une nécessité absolue que, pour être en état d'assister d'autant plus efficacement Son Altesse Électorale de Bavière, il faut328-2 qu'avant tout j'aie le dos franc en assiégantet prenant la ville de Neisse, dont autrement l'ennemi m'incommoderait infiniment, et m'empêcherait absolument de faire les dépôts de magasins absolument nécessaires pour la subsistance de mon armée. Comme j'espère emporter Neisse par un siège de quinze jours, je marcherai alors tout droit vers Glatz, qui, selon que je pense, ne pourra tenir longtemps, et, après m'en être rendu le maître, toute mon artillerie sera alors aux services de Son Altesse Électorale, s'il lui plaira d'envoyer alors un détachement de son armée pour l'emmener là où elle lui pourra être de quelque utilité. Je vous sais trop entendu du métier, et vous connaissez trop bien la carte du pays, pour que vous disconviendriez que, quoi que je veuille faire, la situation de mes magasins, de mon artillerie pesante, et la situation du pays m'obligent à commencer par Neisse pourprendre Glatz; ainsi vous l'expliquerez à Son Altesse Électorale d'une manière qu'elle en soit contente. Vous donnerez en même temps à Son Altesse Électorale les assurances les plus fortes de ma part que, quoi que la maison d'Autriche et ses amis puissent faire ou intriguer pour me détacher des intérêts de l'Électeur, je n'y donnerai jamais les mains, et que je m'acquitterai envers lui en tout et partout des devoirs d'un ami et allié constant, fidèleet inaltérable. Mes opérations ne dérangeront, en attendant, celles de Son Altesse Électorale en aucune manière, et vous pousserez à la roue autant qu'il sera possible, afin qu'on agisse, sans perdre le temps, avec vigueur. Si Neipperg et son armée restent en Silésie, comme ils font jusqu'ici actuellement, Son Altesse Électorale aura le loisir de prendre toute la Haute-Autriche et les gorges des montagnes de Bohême à son aise, selonle plan concerté. Si Neipperg détache de son armée, j'espère de venir encore à temps pour être à ses trousses.
<329>Quant au plan d'une citadelle à faire à Breslau, je vous en suis obligé, et j'en ferai mon usage en son temps. Au reste, j'ai mis des courriers selon votre désir àBaireuth, Dresde et Bunzlau, ainsi que dorénavant vous n'avez qu'à vous en servir et d'envoyer vos lettres sous l'enveloppe du résident Ammon. Je suis etc.
Vous faites des merveilles, continuez de même, et assurez-vous que je n'oublierai pasles services que vous me rendez. Nous allons faire le siége de Neisse; si Neipperg f... le camp, l'armée d'observation ira incontinent à Glatz, et, cela fait, elle prendra ses quartiers en Bohême, celle de Neisse à Olmütz et Moravie, et de là elle détachera de l'artillerie pour l'Électeur, qui aura soin d'en assurer le convoi.
Fr.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
328-1 Der Aufbruch des Churfürsten von Baiern in das Lager bei Scharding erfolgte am 7. September; am 12. überschritt das bairische Heer die Grenze von Oesterreich.
328-2 Sic.