6043. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 22 septembre 1753.
J'ai bien reçu votre dépêche du 12 de ce mois. Il est vrai que la convention faite et projetée entre les commissaires de ma part et ceux de la Princesse douairière gouvernante touchant la vente de mes terres en Hollande, a été envoyée ici; mais comme, malgré cela, toutes les difficultés ne sont pas encore levées, et qu'il en reste des choses à régler, il faut bien que j'attende la parfaite conclusion de l'affaire, avant que de pouvoir me décider finalement sur la reconnaissance à faire à votre ami, ce que je n'oublierai cependant pas.1
Au reste, comme des gens de Hongrie qui ont passé ici en dernier lieu, ont voulu nous assurer qu'on levait du monde en Hongrie, et qu'on s'y empressait pour compléter les régiments de hussards qui y sont en quartiers, qu'on voudrait remettre incessamment de six compagnies qu'ils ont, à dix compagnies, je voudrais bien que vous tâchiez de savoir au juste si ce que les gens susdits nous ont dit, est exactement vrai ou non, afin de pouvoir m'en informer bientôt. Au reste, je me crois assuré que vous continuerez de veiller toujours avec attention sur tout ce qui regarde les dispositions militaires qui se font dans vos contrées, afin de ne m'en laisser rien ignorer.
Federic.
Nach dem Concept.
6044. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Potsdam, 22 septembre 1753.
J'ai reçu votre rapport du 10 de ce mois. Dans l'attente où je suis à présent d'apprendre de vous la façon de penser de M. de Contest sur ce qu'en conséquence de la dernière dépêche qui vous a été faite du département des affaires étrangères, j'ai répondu aux propos que les ministres anglais ont tenus à ceux de France par rapport à l'affaire des prises,2 et l'usage que le susdit ministre en fera afin de remettre cette affaire dans le train d'un accommodement, il m'est venu encore une idée sur cette affaire que je ne vous communique cependant que pour savoir votre sentiment là-dessus; c'est que je voudrais mettre en dépôt auprès de la France tout l'argent qui revient encore en capital et intérêts à l'Angleterre des dettes hypothéquées sur la Silésie, et laisser le soin alors à la France d'accommoder l'affaire des prises de la manière qu'elle le trouverait bon et convenable aux circonstances.
Je serai bien aise que vous réfléchissiez sur telle proposition et me marquiez, au plus tôt possible, ce que vous en sentez, et si le ministère de France voudrait en tout cas s'y prêter. Faites m'en votre rapport immédiatement, le plus tôt, que je puisse aviser là-dessus.
Federic.
1 Vergl. S. 73.
2 Nr. 6036 S. 104.