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pandue dans le public depuis quelque temps.“ Lettre prétendue du roi de Prusse au roi de France.

Mon Frère. La bonne intelligence qui règne entre nos deux couronnes m'oblige de vous avertir qu'il est de votre intérêt d'apaiser sans délai les troubles de votre royaume. Les prêtres sont dangereux dans toutes sortes de sectes de religion, et surtout dans celle de Rome. Je fais tout ce que je peux pour contenir les miens, et j'ai bien de la peine. J'ai appris par mes ambassadeurs que nos ennemis communs veulent tirer parti de vos divisions intestines, mais je ne doute point qu'ils ne trouvent dans votre prudence un obstacle à leurs malignes espérances.

19 de ce mois. Vous pouvez donner hautement et partout le démenti à la lettre qu'on m'a supposé avoir écrite au roi de France, à laquelle je n'ai point songé, et que j'ai même absolument ignorée jusqu'à ce que vous m'en ayez envoyé la prétendue copie. Comptez d'ailleurs que je me garderai bien de me mêler jamais à donner des conseils à ce Prince sur tout ce qui peut regarder ses affaires domestiques ou intérieures de son État.

Je ne puis laisser passer cette occasion, sans vous réitérer mes instances à ce que vous fassiez un rapport bien ample et circonstancié sur la dépêche très importante que vous avez reçue de ma part à la date du 8 de ce mois. Il m'est d'une trop grande conséquence à savoir au fond la façon de penser de la France par rapport à tous les points que cette dépêche comprend, et, pour que je sache y voir clairement, il est d'une nécessité absolue qu'après que vous vous en serez éclairci avec M. de Contest sur chaque point et proposition, vous entriez dans le rapport que vous m'en ferez dans tout le détail de la conversation que vous aurez eue avec lui à ces sujets. Au surplus, mon service demande que, dans les circonstances bien critiques des moments où nous sommes, vous ne laissiez passer aucune occasion, autant qu'il se peut faire de bonne grâce, pour donner du réveil aux ministres touchant les pernicieux desseins des ennemis communs de la France et de moi, dont je vous ai assez informé jusqu'ici.

Comme le roi d'Angleterre viendra passer encore au printemps de l'année prochaine à Hanovre, et que c'est là ordinairement que les mauvais complots et intrigues se brassent ou éclosent,1 vous devez tâcher de disposer dans des occasions convenables et [de] bonne manière les ministres à ce qu'ils s'avisent d'envoyer, au temps que le roi d'Angleterre arrivera à Hanovre, quelque personne de confiance et de pénétration là, pour y veiller sur toutes ces intrigues et pour voir ce que se passe durant le séjour que le roi d'Angleterre fera en ses États d'Allemagne.

Les gazettes publiques viennent de nous annoncer un malheur qu'on prétend être arrivé au roi de France en tuant à la chasse par un effet



1 Vergl. Bd. VII, 318.