<195> aussi celui qui commandera sur les galères —, un commissaire lequel, aussi bien que l'amiral de l'escadre britannique, en cas qu'il y en ait, sera toujours invité et admis aux conseils généraux de guerre et aura d'ailleurs communication de tout ce qui peut regarder le service commun.
Art. 12. Tout le butin que les troupes russiennes feront sur l'ennemi, de quelque nature et nom qu'il puisse être, restera au profit de ces mêmes troupes.
Art. 13. En cas que ces troupes auxiliaires fussent obligées de toucher dans leur marche les terres de la république de Pologne, Sa Majesté Britannique se charge du soin de leur obtenir de Sa Majesté Polonaise et de la république de Pologne le libre passage par lesdites terres.
Art. 14. Cette convention durera l'espace de quatre années, à compter du jour que les ratifications en seront échangées.
Art. 15. En cas que la paix se fît, ou que l'objet de la diversion à faire n'existât plus avant l'expiration des quatre années mentionnées ci-dessus, le susdit corps auxiliaire retournera aussi avant ce temps-là dans les États de Sa Majesté Impériale, et Sa Majesté Britannique consent qu'après le retour il jouisse de trois mois du subside accordé. Mais, dans le cas que la paix ne se fît point avant ce terme, alors les parties contractantes conviendront ultérieurement de la prolongation de cette convention.
Art. 16. La présente convention sera ratifiée p. p.
Article secret.
Comme Sa Majesté Impériale de toutes les Russies a fait représenter à Sa Majesté Britannique que la marche des troupes, tant infanterie que cavalerie, stipulées dans le traité signé aujourd'hui, vers les frontières de la Livonie, comme aussi l'artillerie, avec ce qui y appartient, dont Sa Majesté Impériale s'est chargée, et la dépense requise pour les y entretenir pendant quatre années, aussi bien que les préparatifs nécessaires pour tenir prêtes les galères durant ledit terme, ont déjà coûté et doivent coûter encore de grands frais, par-dessus ce qu'il aurait fallu autrement pour le service ordinaire de ces troupes, en considération de ce que dessus et de la grande utilité dont sera le séjour d'un tel corps de troupes dans la province susdite, pour le terme de quatre années, et pour mettre Sa Majesté Impériale d'autant plus en état d'en suppléer les frais, Sa Majesté Britannique a bien voulu s'engager par cet article de fournir la somme de 200,000 livres sterling, indépendamment du subside promis par le traité, pour ces troupes, lorsqu'elles seront en activité, de laquelle somme 100,000 livres sterling, seront payées une année après l'échange des ratifications et les autres 100,000 livres sterling à l'expiration des quatre années que ce traité doit durer : bien entendu qu'il sera libre à Sa Majesté Britannique d'envoyer, une fois chaque année, dans ladite province de Livonie un commissaire pour voir et examiner le nombre et l'état desdites troupes.
Nach dem Concept. Das Projet de convention nach der von Maltzahn unter dem 18. Decemher aus Dresden eingesandten Abschrift.
6146. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 25 décembre 1753.
J'ai reçu votre rapport du 16 de ce mois. Vous pouvez compter que ni la cour de Vienne ni celle de Londres n'ont donné jusqu'ici un sol en argent à la Russie pour faire marcher des troupes. Je suis trop bien informé et souhaiterais que vous voudriez compter avec assurance sur les avis que je vous donne par mes dépêches immédiates; ils dérivent de trop bons canaux, et vous n'aurez jamais lieu d'en douter, quand je vous les donne pour des faits sûrs et avérés.
Il y a du vrai et du faux dans le propos que le sieur de Keith vous a tenus, mais ce que je puis vous dire pour votre direction seule, c'est que j'ai appris de fort bon lieu que dans tout ce que le roi d'Angleterre a fait négocier en Russie par rapport à une convention de subsides à conclure, il n'y a pas eu autant d'humeur de sa part que d'appréhension que la cour de Vienne lui a inspirée sur le dessein qu'elle m'a malicieusement attribué, en simulant d'ajouter foi aux prétendues découvertes du coquin nommé Berkenmeyer,1 de vouloir envahir les États d'Hanovre et de Saxe-Lauenbourg;2 que là-dessus le roi d'Angleterre a cherché avec empressement le secours de la Russie, pour me faire une diversion, le cas existant; mais que, s'étant aperçu de la fausseté de l'insinuation, et ayant été frappé d'ailleurs de l'énormité des demandes contenues dans le projet de la convention que les ministres de Russie avaient donné à Guy Dickens et dont je vous ai fait part à son temps,3 son conseil privé a d'abord agité s'il ne valait pas mieux de laisser entièrement tomber cette affaire que de s'amuser longtemps à une négociation qui, par l'avidité d'un côté, ne saurait jamais parvenir à sa consistance; mais que le duc de Newcastle avait su à la fin ramener les esprits à former un contre-projet de convention, qu'on avait envoyé au sieur Guy Dickens, qui différait infiniment par rapport aux sommes des subsides de ceux que la Russie avait prétendus. L'on m'ajoute même que personne n'avait été si difficile que le roi d'Angleterre pour agréer même le mince subside qu'on offrait à la Russie, en déclarant que le péril était passé; que ce contre-projet était son dernier mot, et qu'il paraissait par le projet des ministres de Russie qu'on s'était imaginé là que l'attaque des États du roi d'Angleterre était inévitable, et que, regardant le cas extrêmement pressant, l'on avait réglé là-
1 Vergl. Bd. IX, 343. 391.
2 Vergl. S. 129. 130. 170.
3 Vergl. S. 26.