<206> que de quelque temps. Que le comte Colloredo pressait en vain les ministres de s'expliquer sur ce qu'ils voudraient faire, en cas que la Russie n'accepterait pas leurs propositions, qu'il n'en tirait que des réponses vagues et qu'il ne désavouait pas à ses intimes que, du ton chancelant que le ministère anglais s'expliquait actuellement envers lui sur ces affaires, il craignait beaucoup que, si je venais à un accommodement avec l'Angleterre et que la France continuât d'autre côté de leur donner bonnes paroles sur les contestations qu'ils avaient ensemble, tout le chipotage avec la Russie ne s'en allât en fumée; et qu'enfin le comte Colloredo était fort surpris de voir qu'on se ralentissait si fort sur tous les arrangements que sa cour avait fait insinuer là avec bien du succès, et qu'il craignait que cela n'allât en augmentant.
Vous ne manquerez pas d'informer confidemment M. de Contest de toutes ces particularités, en lui insinuant de ma part que, selon ces circonstances, il me paraissait, et que je me conformais parfaitement à son sentiment, qu'il ne faudrait rien toucher de mes différends avec l'Angleterre, tandis que le Parlement présent resterait assemblé,1 mais que mon avis était que, pendant l'intervalle du temps entre le Parlement présent congédié et un peu avant l'ouverture du nouveau Parlement, il faudrait prendre bien à propos le moment pour faire la proposition aux ministres anglais, afin de remettre la négociation sur mes différends avec l'Angleterre et tâcher de l'accommoder à l'amiable, pour ne plus laisser lieu à la cour de Vienne de parvenir à ses vastes vues. Quant à cet horloger qui a envie d'aller s'établir à Berlin, vous pourrez lui dire qu'il sera accommodé du titre d'horloger [de la cour],2 et qu'on lui fera toutes les aisances possibles, pourvu qu'il ne demande que ce titre.
Federic.
Nach dem Concept.
6157. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Berlin, 5 janvier 1754.
Les dépêches que vous m'avez faites du 18 et du 21 du mois dernier,3 m'ont été bien rendues, dont j'ai été d'autant plus satisfait que les avis qui me sont arrivés d'autre part au sujet des arrangements subsidiaires qu'on veut prendre avec la Russie, me confirment parfaitement ce que vous m'avez marqué à cet égard. Aussi veux-je bien vous dire, bien que pour votre direction seule, que l'offre d'un subside annuel en temps de guerre de 350,000 livres sterling4 que le ministère anglais a faite à celui de Russie, a bien mécontenté le chancelier Bestushew et lui paru trop mince pour l'entretien d'un corps de troupes
1 Vergl. S. 202.
2 Ergänzt aus dem Bericht vom 21. December 1753.
3 Vergl. S. 205 Anm. 6.
4 Vergl. Artikel 6 und 7 des englischen Gegenprojectes; S. 194.