<23> cette Princesse, la négociation du sieur Guy Dickens en était encore dans les termes ci-dessus rapportés, qu'en attendant le chancelier Bestushew s'était ouvert envers lui que la Russie demanderait à l'Angleterre, le cas existant de la réquisition des troupes, trois millions d'écus de Hollande et un million pour tenir prêtes les troupes, mais qu'on se contenterait, au cas que les mesures vigoureuses qu'on prendrait, dussent rétablir la tranquillité peu de temps après la réquisition faite, de ne toucher ces subsides que jusqu'au temps que le corps des troupes russiennes aurait regagné ses frontières.
Je vous communique tout ce long détail, afin que vous sachiez aviser et me mander fidèlement si les propositions ci-dessus mentionnées sauraient bien être goûtées du ministère anglais, et si on voudra se résoudre à payer la somme de subsides susmentionnée. J'attends votre rapport là-dessus, que vous m'adresserez immédiatement.
Federic.
Nach dem Concept.
5972. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A COMPIÈGNE.
Potsdam, 24 juillet 1753.
Comme un effet d'hasard a fait tomber entre mes mains des dépêches assez importantes et secrètes1 au sujet de la commission dont le ministre anglais à la cour de Russie, le sieur Guy Dickens, est actuellement chargé, pour négocier contre un subside à payer un corps de troupes russiennes pour être prêt à marcher sur la réquisition de la cour d'Angleterre, en cas d'attaque de ma part, j'ai trouvé bon de vous tout communiquer à la suite de cette dépêche par l'exprès qui vous la rendra. J'ai fait mettre ces avis sur une feuille séparée ci-jointe qui a été chiffrée avec votre chiffre immédiat de l'année 1751 dont vous ne vous servez plus à présent, et mon intention est qu'après que vous aurez fait déchiffrer cette feuille par quelque main confidente, vous ne devez pas encore en faire communication à M. de Contest, mais la garder soigneusement sous votre clef, jusqu'à ce que je vous enverrai un nouvel ordre de la communiquer à ce ministre. Ce que vous ferez, alors, dans quelque entretien secret que vous lui demanderez, en lui laissant lire d'un bout à l'autre ce que cette feuille contient.
Au surplus, vous me garderez, en attendant mon nouvel ordre à ce sujet, le secret le plus absolu là-dessus et n'en ferez mention dans aucune de vos dépêches, sinon dans celles que vous m'adressez immédiatement. Je serais bien aise cependant de savoir votre sentiment si vous croyez que le ministère anglais saurait bien goûter les propositions que les ministres russiens lui ont faites, et si les ministres anglais oseront charger la nation, sans aucune nécessité pressante et sur des raisons frivoles, d'un subside aussi fort que la Russie demande.
Federic.
1 Vergl. S. 22 Anm. 1.