<249> trouverez à la suite de ma lettre, vous sera parvenu, une dépêche relativement aux affaires de Pologne, pour s'expliquer avec vous là-dessus.1 C'est à vous que de vous expliquer sur les doutes qu'il vous proposera; mais ce que je vous recommande à ce sujet, c'est d'éviter soigneusement dans vos réponses au département des affaires étrangères de n'y faire rien apparaître qui puisse donner les moindres soupçons sur l'homme confident et sur le canal dont nous avons heureusement tiré jusqu'à présent tous ces avis et ces nouvelles d'importance; vous ne ferez même aucune mention nommément de l'instruction secrète du comte de Flemming que nous tenons entre nos mains.2 Il m'importe trop de tenir le secret dudit canal entre aussi peu de mains qu'il est possible, et qu'on ne s'en doute de rien là-dessus.
Au reste, je vous envoie encore ci-clos un nouveau chiffre de ma part, afin de pouvoir vous en servir tour à tour, dans votre correspondance immédiate à moi, avec celui dont vous vous êtes servi jusqu'ici à cet égard, afin de désorienter d'autant plus les curieux impertinents.
Federic.
Nach dem Concept.
6221. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A POTSDAM.
Potsdam, 20 février 1754.
Monsieur mon Cousin. J'ai reçu votre lettre avec les pièces que je vous fais remettre à la suite de celle-ci. Vous conviendrez que, si la France a traîné jusqu'à présent de payer le dernier quartier de subsides au Duc régnant votre frère, il n'y va point de ma faute et que je n'ai manqué en rien pour en faire souvenir et presser les ministres de France;3 je pense aussi que mes représentations faites à ce sujet opèreront que le Duc aura lieu d'être satisfait du payement plus exact de ces subsides de la part de la France, dont je suis persuadé qu'elle ne songera jamais à abuser le Duc par rapport aux engagements qu'elle a pris avec lui. Il me paraît d'ailleurs digne de quelque attention que quant à moi, je ne me suis jamais chargé de faire des avances à raison de ces subsides, aussi souvent que la France ne s'en acquitte précisément au terme stipulé, bien que, pour plus de secret de l'affaire, l'argent des subsides passe par mes mains, et que, s'il y a eu des cas que je l'ai fait, ç'a été par un motif de mes bonnes intentions pour le Duc, et quand les circonstances me l'ont permis, sans me déranger moi-même.
Il y a, je crois, de la prudence de ménager un peu la France, s'il arrive quelquefois qu'elle reste en arrière une couple de mois à ce sujet, en considération que ces subsides sont effectivement un assez agréable revenu extraordinaire, sans qu'il se voie obligé de faire la moindre chose à cet égard qui le saurait déranger aucunement dans ses
1 Vergl. Nr. 6213 S. 244.
2 Vergl. Bd. IX, 454.
3 Vergl. S. 240.