<288> j'estime que ces gens-là seront assez occupées de leurs affaires intérieures pour ne pas songer à celles du dehors. Malgré tout cela, vous veillerez avec toute l'attention possible sur le moindre des démarches que la cour de Vienne fait faire. J'ai connu jusqu'à présent sa mauvaise volonté, je ne suis pas sans soupçon qu'elle ne médite actuellement de mauvais desseins, dont elle ne sera retenue que par l'impossibilité de les exécuter à son gré; c'est sur quoi vous devez appliquer présentement votre principale attention jusqu'aux moindres circonstances.
Federic.
Nach dem Concept.
6281. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.
Potsdam, 6 avril 1754.
Les rapports que vous m'avez faits du 30 dernier et du 2 de ce mois, m'ont été fidèlement rendus. Comme j'apprends de très bonnes mains qu'à Vienne les entrevues particulières entre les comtes Colloredo et Kaunitz sont très fréquentes, qu'ils travaillent ensemble la porte fermée et où personne n'est admis que le référendaire privé du comte Kaunitz, nommé Rehbinder; que le comte Keyserlingk voit actuellement avec plus d'assiduité ces deux ministres et fort longtemps, que le comte Flemming en est aussi, que le sieur Keith, qui a reçu un courrier, porte depuis du contentement dans sa physiognomie, et qu'au surplus il se fait tous les apprêts guerriers pour former un camp considérable en Bohême avec tout ce qui lui faut pour entrer en campagne : toutes ces circonstances comprises me font présumer qu'il s'y agit d'un concert à arranger. C'est pourquoi j'ai bien voulu vous en avertir, afin que vous fassiez fouiller votre homme confident avec soin pour avoir des nouvelles de Vienne et pour être précisément au fait de celles du comte Flemming. Il y a un temps de crise au sujet duquel vous ne saurez me rendre un service plus important que de redoubler d'attention pour vous en bien orienter et pour m'en faire des rapports circonstanciés et exacts. Je doute, au surplus, que vous ayez bien fait d'engager l'homme confident à faire le voyage de Pologne, par les raisons que je vous ai dites dans ma lettre précédente.
Federic.
Nach dem Concept.
6282. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Potsdam, 6 avril 1754.
J'ai reçu votre rapport du 25 du mars. Vous connaissez ma façon de penser, à ne pas donner légèrement des alarmes à la France. J'aurais pu déjà vous marquer sans cela que j'ai appris par de bons