<344> tenue le 8 d'avril1 au sieur Guy Dickens un mémoire par écrit, avec un nouveau contre-projet, comme un ultimatum, selon lequel, au lieu de 300,000 livres sterling que l'Angleterre avait offertes par an, dans le cas que les troupes russiennes marcheraient et agiraient effectivement, on y insiste sur la somme de 500,000 livres, outre les provisions à livrer dans des pays neutres, et, pour l'attente ou pour des Wartegelder, dans un temps de paix, la somme de 200,000 livres par an, que l'Angleterre avait offerte une fois pour toutes,2 pendant les quatre ans que le traité durerait.
Voilà apparemment ce qui a été le sujet du mécontentement de l'Impératrice-Reine et de son ministère, dont vous m'avez fait mention par vos dépêches antérieures, et ce qui a causé l'envoi des courriers susdits, et cette grande disproportion entre les offres et les demandes des deux parties, me fait présumer, je crois avec raison, ou que toute cette négociation échouera, ou qu'au moins il y aura bien des contestations entre les ministres des deux côtés, avant qu'on se réunira des sentiments et des vues.
Au reste, on vient de me marquer qu'à Vienne le crédit du maréchal de Neipperg doit bien augmenter depuis la mort de la comtesse de Fuchs, au lieu que celui du général Léopold Daun va en diminuant, et que le premier rejette tout ce que l'autre a porté et soutenu en fait de guerre. L'on ajoute d'ailleurs que, par ordre de l'Impératrice-Reine, le maréchal Neipperg était actuellement occupé à travailler secrètement sur deux plans d'opération de guerre, qu'il donnerait par écrit, et qu'il se flattait qu'en cas de guerre il saurait bien avoir sous ses ordres une armée.
J'ai bien voulu vous communiquer ces avis afin de vous mettre sur la voie de vous en orienter et de me marquer ce qui en pourrait être vrai ou non, avec d'autres circonstances dont vous vous aurez aperçu à ce sujet.
Federic.
Nach dem Concept.
6355. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.
Potsdam, 31 mai 1754.
La dépêche que vous m'avez faite du 25 de ce mois, m'a été fidèlement rendue, par laquelle j'ai vu avec bien de la satisfaction ce que vous m'avez marqué au sujet de la situation présente de la négociation du sieur Guy Dickens à Moscou et d'autres nouvelles de Russie.3 Rien ne me fera plus de plaisir que d'avoir en main les copies des pièces authentiques que vous me faites espérer encore, et c'est aussi en conséquence que vous tâcherez d'en être pourvu, au moins avant votre départ de Dresde pour arriver ici.
1 Vergl. S. 342 Anm. 2.
2 Vergl. S. 195.
3 Vergl. S. 342 Anm. 2.