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5984. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 7 août 1753.

Je veux bien vous communiquer par la présente, en réponse à votre dépêche du 28 de juillet dernier, ce qui m'est entré de nouvelles par mes dernières lettres de Pologne relativement aux affaires de Turquie; elles me paraissent assez probables et sont : « Que la relation la plus nouvelle qu'on avait par rapport aux mouvements des Turcs et des Tartares vers l'Ukraine, portait en substance que tout ce qu'on a vu faire jusqu'à présent aux Turcs, n'a eu pour but que d'exercer leurs troupes, à l'exemple des puissances de l'Europe; qu'on en avait pour cet effet rassemblé un petit nombre dont on a renforcé les garnisons des villes d'Oczakow et de Bender, et que c'étaient principalement les Janissaires qui ont été distribués dans les places frontières; que comme il y a eu à cette occasion divers changements de bâchas, cela avait dû naturellement causer les différentes marches et contre-marches, qui ont si fort excité l'attention de tout le monde; que les invasions que les Tartares de la Crimée faisaient dans les nouvelles colonies des Russiens, n'étaient pas si considérables, et qu'il en était comme de celles qu'une petite troupe de Haydamaques faisait de temps en temps sur le territoire de la République, pour y venir enlever quelques bestiaux, excepté que l'irruption des Tartares dans la Servie se faisait en plus grand nombre, et que c'était ce qui causait les différentes escarmouches dont on avait tant parlé jusqu'à présent. »

Je conclus de là que les conférences si souvent réitérées qu'il y a entre le comte de Keyserlingk et les ministres autrichiens, auxquelles l'ambassadeur de Venise a eu sa part, peuvent entre autres avoir eu pour objet les affaires en question.

Vous pourrez vous informer, au reste, par la relation ci-jointe chiffrée par votre ancien chiffre immédiat de 1752 numero 3 qui se commence par le mot Allemagne, de ce que le sieur de Hellen y marque concernant les grossières chicanes dont on en usait avec lui à l'occasion de la vente de mes domaines en Hollande.1 J'en suis d'autant plus étonné que je ne saurais concevoir la raison qui peut produire des chicanes aussi indécentes dans une affaire que je pouvais à bon titre regarder comme faite et finie.

Federic.

Nach dem Concept.


5985. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A COMPIÈGNE.

Potsdam, 7 août 1753.

La dépêche que vous m'avez faite du 26 du mois dernier, m'a été heureusement rendue. Voyant par son contenu que c'est le second des



1 Vergl. Bd. IX, 443.