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de complaisance et d'attention que celle de France pourrait regagner sa confiance et la convaincre de la pureté de ses intentions. Ces anecdotes m'ont paru trop essentielles pour que je dusse les laisser ignorer à Votre Majesté, mais je La supplie en même temps d'ordonner qu'on garde sur ce sujet le secret le plus absolu; Elle est trop prudente pour ne point sentir combien il serait désagréable pour moi qu'elles fussent divulguées par mon canal, et combien cela me ferait tort dans l'esprit du sieur Rouillé.“

vous y preniez bien, que, malgré tous les préjugés du sieur de Rouillé et son ignorance dans les affaires, les miennes iront toujours bien en France.

Federic.

Nach dem Concept.


6444. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A VARSOVIE.

Camp de Spandau, 27 août 1754.

La dépêche que vous m'avez faite du 18 de ce mois, m'a été fidèlement rendue. Pour ce qui regarde les circonstances de l'affaire de l'ordinatie,1 je ne saurais me dispenser de vous faire observer que, pour cette fois-ci, vous vous êtes représenté les choses dans un faux jour et trompé ainsi dans les conséquences que vous en avez tirées. Que, pour parler proprement de cette affaire, elle ne me touche pas directement et ne regarde que l'intérieur de la Pologne, duquel je ne saurais pas me mêler que pour autant que la République n'entre pas en alliance avec les deux cours impériales; que, quelque train que l'affaire susdite saurait prendre, il y aura toujours deux partis en Pologne, dont je pourrai me servir de l'un ou de l'autre pour parvenir à mes vues, et qu'au surplus ce ne sont point les affaires domestiques de la Pologne qui dirigent les affaires générales, mais que ce sont plutôt celles-ci sur lesquelles il faudra bien que les autres se règlent, et, comme, de plus, la Russie n'envisage autrement les Polonais que comme passifs, moi, de mon côté, je les envisage pareillement de cette façon. De plus, je suis persuadé que, pourvu que je ne me mêle pas de faire des déclarations ouvertement2 par rapport aux dissensions des Polonais, la Russie en fera d'abord autant, mais que, si, au contraire, je me laissais aller à faire des déclarations à cet égard, la Russie en fera d'abord autant et plus, ce qui m'obligerait de soutenir ma déclaration et m'entraînerait justement au point où la cour de Vienne souhaiterait de me mener, savoir que je me commisse ouvertement avec la Russie, ce que pourtant je n'ai ni envie ni des raisons de faire, surtout parceque la France est trop éloignée pour pouvoir m'être d'aucun secours là-dedans.

Quant aux diétines de Prusse, je ne regarde ce que le palatin de Belcz a mandé au général de Mokranowski au sujet de l'offre qu'on lui



1 Vergl. S. 377.

2 Vergl. S. 397.