<44> dont il s'agit, dira-t-elle, ne pourront être faits que de longtemps, et l'élection presse. Il n'y aurait nul fond à faire sur une pareille réponse. Ces arrangements seront bientôt faits, si la cour de Vienne veut s'y prêter de bonne foi ou seulement ne point les traverser. Rien ne presse tant que de rétablir l'union entre les membres de l'Empire et de remettre en vigueur des lois d'où dépend sa constitution. L'Europe est tranquille, l'Empereur est dans la force de l'âge et jouit d'une bonne santé; rien ne presse de lui nommer un successeur; en tout cas on a des chefs pendant la vacance du trône impérial, et les troubles qui peuvent s'élever pendant un interrègne, sont infiniment moins à craindre que les suites funestes qui doivent résulter de la désunion de ses membres et de l'inexécution des lois.
Nach der Ausfertigung.
5993. AU MINISTRE D'ÉTAT DE ROHD A STOCKHOLM.
Rohd berichtet, Stockholm 31. Juli: „La cour de Suède ayant grand besoin d'un homme de tête et sur l'attachement duquel elle pourrait se reposer pour la direction de ses affaires sous le Roi, Sa Majesté la Reine, m'en parlant l'autre jour, eut la grâce de me dire que, tout bien examiné, elle ne connaissait personne plus propre à cela que le baron Hœpken, vu ses talents pour former un plan et ses lumières pour le conseil. Qu'il ne s'agissait seulement que d'en venir à bout, en unissant ses intérêts de si près à ceux de la cour qu'on pût se confier et compter sur lui; qu'elle avait jeté les yeux sur moi, pour le sonder et pour le gagner, s'il était possible, en lui faisant envisager tout ce qui était capable de le flatter, soit du côté de l'ambition, soit par les aisances que l'état de ses affaires domestiques, actuellement borné, pourrait avoir à désirer. Que se doutant bien néanmoins que je ne me chargerais pas de cette commission sans un ordre exprès de Votre Majesté, elle serait bien aise que je le demandasse, et que, Votre Majesté y consentant, j'aurais peut-être encore le temps d'entamer cette affaire avant mon départ, que Votre Majesté pourrait continuer ensuite. La commission est délicate et plus difficile qu'elle ne paraît d'abord, mais les ordres de Votre Majesté | Potsdam, 11 août 1753.1 La commission dont la Reine, ma sœur, voudrait bien vous charger au baron de Hœpken, en conséquence de ce que vous m'en rapportez par votre dépêche du 31 du mois dernier, me paraît être un peu délicate; mais comme je ne veux pas que vous vous y refusiez absolument, je crois que le meilleur serait que vous vous preniez adroitement pour insinuer au baron de Hœpken combien le roi de Suède reconnaissait ses talents et ses bonnes qualités et avait mis sa confiance en sa personne, qu'il pourrait parvenir par là à être l'heureux instrument pour rétablir la bonne et parfaite intelligence entre le Roi et le Sénat et contribuer à la réunion désirable, pourvu que seulement il voudrait se plus attacher au Roi. Que ce n'était que votre idée particulière et qui probablement ne manquerait pas de succès, pourvu qu'il gagnerait |
1 In der Vorlage verschrieben: 5 août. Das richtige Datum ergiebt Rohd's Bericht, Stockholm 24. August 1753.