<469>tant plus aise que, voilà la Diète tombée, l'affaire de l'ordinatie1 mise, par la fermeté du Grand-Général de la Couronne et de ceux qui lui en ont inspiré de bons avis, sur un pied à n'avoir guère plus à craindre pour la tranquillité de Pologne, et encore le comte de Brühl confondu sur ses intrigues qu'il a pensé de jouer par le comte Poniatowski auprès de la Porte.

Si le comte de Broglie a mandé à sa cour, comme j'espère, aussi naturellement que vous me l'avez [mandé], la conduite que le ministre de Brühl a tenue à cet égard, il ne saurait manquer qu'on reconnût en France le mauvais caractère de ce ministre et sa grande duplicité.

Federic.

Nach dem Concept.


6520. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 12 novembre 1754.

Je vous [renvoie] à la dépêche de mes ministres qui vous parviendra à la suite de celle-ci pour ce qui regarde le fâcheux évènement de la déclaration que le prince héréditaire de Hesse-Cassel vient de faire,2 d'avoir embrassé la religion catholique romaine, et ne doute pas que le bruit qui s'en est répandu dans le public, aura déjà prévenu l'avis que je vous en ai fait donner. Comme je me suis avisé d'abord de faire insinuer là-dessus au Landgrave que, pour conserver les enfants du Prince héréditaire dans la religion protestante, et pour prévenir d'autres suites fâcheuses, il n'y aurait de moyen plus convenable que d'envoyer lesdits enfants en Angleterre, afin qu'ils y fussent élevés sous les yeux de Sa Majesté Britannique, je souhaiterais bien que vous sauriez trouver des moyens pour qu'il parvînt convenablement jusqu'au roi d'Angleterre même ce que j'ai fait aviser à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.


6521. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.

[Potsdam], 13 [novembre 1754].

Mon cher Frère. Vous saurez sans doute la nouvelle du jour, qui est que le prince héréditaire de Hesse s'est fait catholique; on dit que c'est par amour pour une comtesse Hatzfeld qu'il a fait cette sottise-là. On peut voir par là à quels excès cette passion précipite de jeunes gens qui s'y abandonnent. Nous avons tant d'exemples de sottises que les femmes ont fait faire aux hommes et à des princes qui valaient mieux que celui de Hesse, que je crois qu'il est prudent à quiconque se sent quelque penchant à l'amour, de s'observer soi-même et de ne jamais s'abandonner si fort à cette passion que de lui sacrifier tout,



1 Vergl. S. 453. Auf Antrag des Senats war eine Administrationscommission von fünf Mitgliedern für Ostrog eingesetzt, sowie eine Zehnercommission behufs Entscheidung der Erbansprüche.

2 Vergl. Nr. 6521.