<48> secours. Je ne saurais vous donner pour tout-à-fait sûrs ces avis;1 en attendant, comme des engagements de cette sorte ne sauraient se prendre sans que le ministère anglais en soit instruit, je serai bien aise que vous vous appliquiez de pénétrer ce qui en est et [si] le ministère en a connaissance.
Federic.
Nach dem Concept.
5997. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 14 août 1753.
J'ai reçu votre rapport du 4 de ce mois. Jusqu'à présent je crois qu'on n'a pas lieu de redouter beaucoup les manèges du chevalier Williams en Angleterre; ses compatriotes le connaissent pour un homme inquiet, fougueux et de beaucoup de bruit, mais de peu de solidité et souvent rempli de chimères; ainsi je crois qu'il n'y fera pas grande besogne.
Quant à la lettre de Moscou, je crois qu'elle accuse assez juste dans ce qu'elle contient; il n'est pas douteux que, si l'Angleterre soutient le ministère de Russie par des subsides considérables, les ostentations de Russie iront le même train que par le passé, mais à ce que mes lettres de Londres me disent, s'il ne tenait qu'au roi d'Angleterre et à son ministre [allemand],2 on accorderait tout de suite le subside que la Russie demande, mais que jusqu'à présent le ministère anglais s'y refusait constamment et n'osait point ouvrir la bourse pour des motifs pareils; ce qui me fait présumer que ce plan formé entre les ministres de Russie et Guy Dickens ne se soutiendra autrement qu'une maison de cartes que le moindre petit vent renverse. D'ailleurs l'on peut bien acheter au prix d'argent des traités, mais il coûte furieusement d'en payer l'effet, ce qui n'est point si aisé de parfaire que le premier.
Je serais bien aise que vous sachiez tirer quelque avantage pour vous à l'occasion de la négociation touchant la vente de mes domaines en Hollande,3 mais la conclusion de cette négociation me paraît assez éloignée encore et même sujet à ne point constater, vu les chicanes grossières que les commissaires hollandais y emploient, en conséquence des rapports que je vous ai communiqués; ce que je trouve indigne, après que je me suis si fortement ravalé sur le prix de ces domaines. J'attribue encore la cause de ce mauvais procédé au conseil qu'on dit que le roi d'Angleterre a inspiré à la Princesse douairière, savoir qu'elle ne devait pas se trop presser pour terminer cette affaire, sur la conclusion de laquelle je ne suis aussi point embarrassé et pourrais bien me résoudre, en cas qu'on continue ces chicanes indécentes, de rompre tout d'un coup la négociation et de garder ce qui m'appartient.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 49. 50.
2 Michell's Bericht, London 3. August, nennt den Freiherrn von Münchhausen.
3 Vergl. S. 46.