<494>cours, plutôt pour soutenir leur entreprise que pour la faire réussir; qu'il en avait fait la proposition au roi de Danemark, en promettant des avantages de commerce très considérables, mais qu'on ne lui avait pas fait encore de réponse.
Bien que je ne vous saurais garantir parfaitement l'authenticité de tous ces faits, cependant, comme nous savons qu'il y a un pareil homme d'Amérique arrivé en Angleterre, qui fait, de même que l'autre, fort le mystérieux et y voyage le pays, en faisant une bonne dépense, mon intention est que vous deviez instruire M. de Rouillé de la manière aussi circonstanciée que je vous l'ai fait, en laissant à son jugement s'il ne convenait pas qu'il en informât la cour de Madrid, vu que ces circonstances, si elles sont exactement telles qu'on me les a marquées, sauraient être infiniment intéressantes à ladite cour. Je serais charmé, si cette découverte pouvait donner l'occasion à ce que la cour d'Espagne se rapatriât entièrement à celle de France.1 Faites remarquer tout ceci au susdit ministre.
Federic.
Nach dem Concept.
6559. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.
Maltzahn berichtet, Stockholm 29. November: „La Reine m'a fait la confidence d'une démarche qu'elle a fait faire auprès d'un Français nommé Dangeuil, qui est ici depuis quelque temps. Il est maître d'hôtel du roi de France et il voyage, à ce qu'on dit, uniquement pour s'instruire, en s'appliquant surtout à ce qui peut avoir rapport aux finances et au commerce. Il a écrit un livre sur le commerce qui a pour titre à peu près : Réflexions sur le commerce de la France et de l'Angleterre. Tous disent beaucoup de bien de ce livre, il y en a pourtant qui prétendent qu'il n'a fait que ranger dans un bon ordre ce qui a déjà été dit dans des livres anglais qui traitent du commerce. C'est un jeune homme qui paraît avoir 26 ans. Ses manières n'annoncent pas toujours un homme qui voyage pour des motifs aussi sérieux que les siens. Il a beaucoup de minauderies et de petitemaitrise dans ses façons, d'ailleurs il paraît avoir de l'esprit. Il plut assez en arrivant ici, il y a cinq semaines; du depuis il m'a paru qu'on le goûtait moins. Cependant, il a été reçu à l'académie de | Potsdam, 17 décembre 1754. Les dépêches que vous m'avez faites du 29 de novembre dernier et du 3 de ce mois, m'ont été rendues à la fois. Ce que vous me marquez de la démarche que ma sœur, la Reine, a fait faire auprès d'un nommé Dangeuil, m'a sensiblement mortifié, vu qu'elle n'en aurait su faire une plus fausse; aussi j'approuve parfaitement la réponse que vous lui avez faite sur ceci et applaudis fort à ce que vous ne vous êtes point mêlé de cette affaire. Tâchez, en attendant, à rectifier au possible et par tous les moyens convenables ma sœur làdessus, en lui représentant toute l'incongruité de vouloir employer à des affaires aussi importantes un |
1 Vergl. S. 419.