<506> police dont chaque souverain était en droit de disposer à sa fantaisie. Avec quelque solidité qu'on leur démontrât la faiblesse et l'insuffisance de ce principe, il n'y eut pas moyen de les en faire démordre; tout ce qu'on put obtenir d'eux, ce fut des promesses vagues que l'Impératrice-Reine donnerait les mains à un traité de commerce favorable aux sujets prussiens, après que le Roi eût réglé l'article qui regarde le payement des dettes silésiennes. Sa Majesté ne voulant rien négliger de tout ce qui dépendait de lui, pour mettre en règle tous les points litigieux entre elle et la cour de Vienne, ne rejeta point cette ouverture. Elle envoya même pour cet effet un commissaire expressément à Vienne; mais comme elle prévoyait aisément que, lorsqu'elle aurait satisfait cette cour sur l'article des dettes, qui lui tenait extrêmement à cœur, celle-ci n'en serait pas plus disposée à entendre raison sur l'autre, Sa Majesté déclara en même temps qu'elle entendait faire marcher les deux négociations ensemble et d'un pas égal, et que tout ce qu'on conclurait sur l'un des deux objets, ne serait censé obliger que lorsqu'on se serait arrangé également sur l'autre.

L'évènement a justifié la précaution. Les ministres autrichiens, après bien des chicanes et des débats sur la combinaison des deux objets, sont à la fin entrés sur ce pied-là en négociation avec le commissaire du Roi. On est convenu, à quelques légères différences près, de tout ce qui regarde le payement des dettes. Mais, quand on est venu dans la suite à l'article du commerce, la cour de Vienne, bien loin d'en presser la conclusion, semble avoir pris à tâche de la reculer par des délais continuels, et, quoique le Roi y ait apporté toutes les facilités imaginables et se soit prêté aux idées autrichiennes, autant que la conservation du commerce de Silésie a pu le permettre, toute cette condescendance ne lui a procuré aucun retour, à telles enseignes qu'au beau milieu de la négociation et dans le temps où la bonne foi semblait exiger qu'on laissât du moins les choses in statu quo, sans les empirer davantage, ladite cour a fait publier un nouveau tarif par lequel les droits d'entrée sur presque tous les objets du commerce de Silésie, dont la plupart n'étaient taxés auparavant [qu'jà 5 pour cent plus ou moins, sont haussés jusqu'à trente : ce qui fait perdre au Roi presque toute espérance d'obtenir des conditions tant soit peu acceptables pour le commerce de Silésie d'une cour qui semble se faire une étude de l'abîmer.


Nach dem Concept. Das Concept des Erlasses ist von der Hand des Grafen Finckenstein, dem der König den Befehl zur Expedirung dieser Weisung mündlich ertheilt zu haben scheint.


6571. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Berlin, 28 décembre 1754.

Il faut qu'on soit bien présomptueux, quand, selon votre rapport du 18 de ce mois, on prétend décider absolument que les différends