<510>ration, vu que le prince de Galles finira sa minorité dans l'intervalle d'une année.

Quant aux nouvelles persécutions des religionnaires en France, je plains également les deux côtés, les religionnaires par les inhumanités qu'on exerce injustement contre eux, et leurs antagonistes agissent contre les vrais intérêts de la France. Pour moi, j'aurai peut-être peu ou point de ces gens que la persécution du clergé bigot chasse, pour ainsi dire, de la France, mais ce qui me fait de la pitié, c'est que presque tous ces religionnaires chassés et proscrits de la France iront passer en Angleterre, pour s'établir dans les colonies anglaises en Amérique.

Federic.

Nach dem Concept.


6577. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFEN A VIENNE.

Berlin, 31 décembre 1754.

J'ai reçu votre rapport du 21 de ce mois et me réfère, quant au traité de subsides entre l'Angleterre et la Russie dont on se flatte à Vienne qu'il saurait prendre consistance pendant la séance du présent Parlement en Angleterre, à ce que je vous en ai marqué par ma dépêche antérieure. D'ailleurs, mes dernières nouvelles de Londres marquent positivement qu'on n'était tout occupé là que des querelles entre le duc de Newcastle et quelques chefs de l'administration,1 qui fixaient aussi fort l'attention d'un chacun qu'il n'était point question d'autre chose.

Au reste, j'apprends que la cour de Londres a reçu depuis peu la réponse de celle de Vienne touchant l'affaire de la Barrière,2 et je sais de lieu sûr que le ministère anglais n'en est nullement content, vu que la cour de Vienne ne s'est point expliquée de manière à pouvoir espérer que cette négociation puisse prendre si tôt un train favorable.

Federic.

Nach dem Concept.


6578. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 31 décembre 1754.

J'ai reçu votre rapport du 13 de ce mois. Si l'affaire touchant l'arrêt mis sur les dettes de Silésie n'est pas encore en règle, ce n'est point, à ce que vous savez, ma faute, ayant fait, moi, tous les pas possibles pour l'aplanir. D'ailleurs, quoique je sois toujours dans la même disposition favorable que ci-devant pour m'entendre là-dessus amiablement avec l'Angleterre, je ne vois cependant encore aucune



1 Vergl. S. 497.

2 Vergl. S. 507.