<56> contenter enfin de celle de 100,000 écus d'Allemagne, comme un ultimatum auquel j'étais résolu de me tenir inébranlablement et en qualité de tout dernier mot, je veux cependant vous dire encore que, nonobstant ce que dessus, si la France trouve le ministère tout-à-fait inflexible sur le susdit ultimatum, en sorte qu'il n'y aurait nul moyen d'en obtenir la somme de 100,000 écus, alors mon plus dernier mot sera la somme de 80,000 ou quatre vingt mille écus comme ultimatum de mes ultimata, mais dont aussi je ne me relâcherai absolument pas. C'est de cette façon-là que je veux et vous autorise par la présente de vous expliquer de ma part envers M. de Contest, en le priant cependant de vouloir bien diriger cette affaire de sorte qu'on ne parvienne à ces offres et surtout à mon tout dernier mot de 80,000 écus qu'à la dernière extrémité, et quand il n'y aura plus aucun autre moyen d'accommoder l'affaire.
Pour ce qui regarde ce que la dépêche du Département vous a marqué au sujet du traité fait entre la cour de Vienne et le duc de Modène, j'ai trouvé bon d'ajouter encore que, selon mes lettres particulières, il se pourrait bien que le roi de Sardaigne se soit expliqué comme s'il approuvait ledit traité, puisque dans le moment présent il n'y a pas d'autre parti à prendre pour lui, n'ayant pas grande liaison actuellement avec la France; mais que, si l'Impératrice-Reine devenait trop puissante, comme elle deviendra sûrement par ce traité, surtout en Italie, ce Prince serait obligé de prendre d'autres mesures. Mon intention est que vous devez communiquer tout ceci à M. de Contest, en lui insinuant de ma part que je laissais à sa réflexion si la France ne pourrait pas profiter de cette occasion assez propre pour ramener à soi la cour d'Espagne ou celle de Turin ou peut-être toutes les deux.
Federic.
Nach dem Concept.
6007. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 21 août 1753.
Le raisonnement que quelqu'un à tenu à un de vos amis au sujet de la marche projetée des troupes russiennes vers la Livonie, est des plus faux, et tout ce qu'on débite comme si j'avais excité la Porte par la France contre l'une ou l'autre des deux cours impériales pour détourner l'Impératrice-Reine de son projet touchant l'élection d'un roi des Romains est une de ces grossières calomnies que mes ennemis prennent à tâche de me charger, et que je ne regarde qu'avec mépris. Au surplus, vous pouvez compter sûrement sur tout ce que je vous mande pour votre direction seule, relativement à la susdite marche, qui restera apparemment en arrière après que les subsides ont été