5991. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 11 août 1753.

Le rapport que vous m'avez fait du 29 du mois dernier, m'a été fidèlement rendu. J'ai tout sujet d'être extrêmement satisfait de la déclaration nerveuse que M. de Contest a fait faire au ministère anglais par M. de Mirepoix, aussi verrez-vous par ce que la dépêche d'aujourd'hui du Département vous marque, par rapport aux dernières lettres que nous avons eues de Londres, combien d'impression cette déclaration ferme a fait sur le susdit ministère. Vous ne laisserez donc pas de remercier le plus affectueusement de ma part M. de Saint-Contest, en glissant par manière de réflexion de combien de poids était, quand la France faisait parler avec dignité, et qu'il ne fallait qu'elle s'expliquât avec fermeté, pour être l'arbitre des affaires, par la grande puissance que les autres souverains reconnaissaient de la France, pourvu qu'elle en voudrait faire usage.

J'attendrai à présent vos nouvelles sur la réponse que le marquis de Mirepoix aura des ministres anglais.

Je vous sait infiniment gré du mémoire que vous m'avez envoyé relativement aux affaires de l'Empire. Comme je trouve les réflexions qu'il contient, fort justes et solides, j'en ferai un bon usage.40-3

Pour ce qui regarde l'affaire du comte Neal,40-4 vous savez mon in tention que je ne veux point que vous la traitiez ministérialement, mais, par manière d'acquit et par des pourparlers particuliers, sans y trop appuyer.

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Je viens de recevoir vos dépêches du 2 de ce mois. Comme le temps n'a pas voulu permettre encore de les déchiffrer toutes, je ne puis vous rien dire à présent, sinon que vous pouvez fermement compter sur l'authenticité des nouvelles que je vous ai marquées par rapport au manège des ministres russiens avec le sieur Guy Dickens,41-1 et que je suis absolument sûr de la voie d'où tout m'est parvenu. Au reste, j'apprends que le sieur Guy Dickens a dépêché son courrier le 18 du mois dernier passé et qu'il lui a fait prendre la route par Vienne et La Haye à Londres en compagnie d'un autre courrier, que le ministre autrichien, le baron de Pretlack, a fait passer à sa cour à Vienne. J'espère que nous serons bientôt éclaircis de la manière dont le roi d'Angleterre et ses ministres envisageront les propositions dont vous êtes instruit.

Federic.

Nach dem Concept.



40-3 Vergl. die folgende Nummer.

40-4 Vergl. S. 15.

41-1 Vergl. S. 23.