5995. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.
[Potsdam], 13 [août 1753].
Mon cher Frère. Votre jour de naissance46-3 s'est passé sans que je vous en aie fait mes compliments; je vous en demande pardon, j'ai tant d'occupations et tant de distractions qui, jointes à votre absence, m'ont empêché de vous en féliciter.
Vous vous moquez chrétiennement de moi dans votre lettre, mon cher frère, il ne faut pas beaucoup d'efforts pour amasser en temps de paix dans son propre pays de quoi nourrir 40,000 hommes pendant quinze jours, le grand effort est celui de la bourse; mais d'ailleurs il<47> faudrait avoir le cerveau bien chétif pour l'user par une telle bagatelle. Les manœuvres que nous ferons dans le camp,47-1 seront ce qu'il y aura de mieux, parcequ'elles sont toutes adaptées au terrain, et que la connaisance du terrain — cette partie essentielle de la guerre — est peut-être ce qui manque encore à beaucoup de nos officiers. Adieu, mon cher frère, j'ai ici un prince de Zollern47-2 au service d'Autriche et le prince Louis,47-3 qui, dit-on, y veut entrer, qui tous les deux me pèsent mille livres sur les épaules. Je suis avec bien de l'estime, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
46-3 9. August.
47-1 Vergl. S. 40.
47-2 Vergl. Bd. VII, 403.
47-3 Prinz Ludwig von Württemberg. Vergl. S. 19.