6114. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 24 novembre 1753.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites du 13 et du 17 de ce mois. Je suis charmé de la tournure favorable que les affaires commencent à prendre à la cour où vous êtes, et que les soins que le prince Ferdinand a employés par rapport à l'affaire de la comtesse de Bentinck, ont succédé au point que la cour de Copenhague a pris la résolution de la finir d'une manière raisonnable et à laquelle je ne m'opposerai en rien, mais y apporterai plutôt toute facilité. Je laisse, au surplus, à mes ministres le soin de vous informer plus en détail de mes intentions favorables à ce sujet, et avec combien d'empressement je contribuerai au possible à ce que cette affaire soit terminée à la satisfaction réciproque des deux cours.

Si le baron de Bernstorff a parlé de cœur au prince Ferdinand en lui assurant que, l'affaire de Bentinck terminée, il n'y aurait plus d'obstacle pour procéder à des liaisons plus étroites entre la cour de Danemark et moi, et que, sans vouloir les étendre à des garanties ou à de pareils engagements, il pouvait bien y avoir des traités d'amitié et de neutralité, je m'y prêterai de bon cœur, et un traité d'amitié et de neu<163>tralité me suffirait, en sorte que je m'engagerais au réciproque. Mais, comme je ne me fie pas tout-à-fait aux bonnes paroles et aux belles promesses du baron de Bernstorff, qui peut-être en déploie au Prince tandis qu'il le voit présent, mais qui pourrait bien retourner à ses maximes antérieures dès qu'il le verra parti, je serais bien aise que le Prince saurait tirer du roi de Danemark même quelque promesse par rapport à un traité d'amitié et de neutralité à faire entre les deux couronnes. Ce que vous ne laisserez pas de dire de ma part au Prince, en lui expliquant mes idées et mes intentions à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.