6128. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÄFFEN A VIENNE.
Potsdam, 8 décembre 1753.
Le rapport que vous m'avez fait du 28 du mois dernier, m'a été fidèlement rendu. J'estime que vous pensez bien juste sur l'état présent des affaires générales, quand vous observez que les démonstrations guerrières des Russes ne paraîtront guère qu'après que l'Angleterre sera convenue de son traité, et que la cour où vous êtes, qui voudrait bien voir mis le feu aux étoupes par les Russes, n'y voudrait paraître qu'à sa convenance.
J'apprends avec satisfaction ce que vous me marquez par rapport à la pénétration et à la façon juste de penser du ministre de France.174-2 Guidé par vos conseils et aidé par le ministre d'Espagne, il ne saurait manquer guère que vous ne réussissiez à surmonter toutes les difficultés pour percer au secret. Comme le comte de Kaunitz travaille par quatre commis, il est bien difficile de garder le secret qui passe par plusieurs mains, et supposé qu'ils soient inébranlables, il y a des amis, des femmes et autres gens qui sont en liaisons avec eux, aux moyens desquels l'on pourra tirer leur secret, quand même ne ce fût que par la troisième, quatrième main.
Federic.
Nach dem Concept.
<175>174-2 Vergl. S. 158.