6215. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 16 février 1754.
J'ai bien reçu votre rapport du 6 de ce mois. On ne pourra guère juger avec fondement de la négociation qui se traite actuellement à Moscou, qu'après l'arrivée du courrier qu'on en attend depuis quelque temps. Comptez toujours que je ne laisserai que de vous informer de ce qui pourra m'entrer de plus particulier touchant le résultat de cette négociation.
Au reste, je dois vous dire en confidence, et uniquement pour vous avertir, que, si vous croyez, comme il paraît par le contenu de votre post-scriptum de votre dépêche susalléguée, que le roi de Sardaigne ait mis ses troupes sur un pied respectable, vous vous faites illusion sur cet article, puisqu'elles n'ont jamais été tellement négligées, depuis la dernière paix, qu'elles le sont à l'heure qu'il est. Je conviens cependant qu'il m'est fort probable que la cour de Turin tâchera de ménager et la cour de Vienne et celle de France, jusqu'à ce qu'elle voie, à la suite du temps, de quel côté ses intérêts lui conseilleront de se tourner avec le plus d'avantage.
Federic.
Nach dem Concept.