6218. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 19 février 1754.
J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 9 de ce mois. Comme il n'y a rien qui demande de nouvelles instructions de ma part, et que la même stérilité de nouvelles intéressantes règne chez nous, j'ai bien voulu vous marquer, en attendant, que j'ai ouï dire à des gens ici qui prétendent en être instruits que, par la grande application que le prince de Liechtenstein, grand-maître de l'artillerie, mettait à perfectionner ce métier, et par l'encouragement qu'il donnait à ceux qui se distinguaient par de nouvelles inventions, l'on était parvenu à inventer une nouvelle espèce de poudre à canon qui augmentait la force ordinaire et faisait porter plus loin les coups que la poudre ordinaire. L'on m'a ajouté qu'on était continuellement occupé à Vienne, tout comme en Moravie et en Styrie, à refondre les vieux canons pour en faire de nouveaux qui étaient fondues en masse et troués, après, selon leur calibre, mais qu'on était fort mystérieux sur tous ces nouveaux arrangements et ne permettait à personne de voir les fonderies et les poudrières. Vous me ferez donc un plaisir particulier, quand vous vous appliquerez, sans faire semblant de rien, à approfondir bien ce que c'est que de ces arrangements, et surtout et principalement ce qu'il y a de vrai ou non de la susdite nouvelle invention de la poudre à canon, afin de pouvoir m'en faire votre rapport.
Federic.
Nach dem Concept.