6301. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Potsdam, 20 avril 1754.
J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 8 de ce mois. Comme il n'y a rien d'intéressant qui saurait demander de nouvelles instructions de ma part, je me borne seulement à vous marquer, quoique pour votre direction seule, qu'il m'est revenu d'un très bon canal304-1 que. quand un jour le ministre anglais à Vienne, le sieur Keith, s'est entretenu avec le baron Beckers sur l'élection d'un roi des Romains et sur l'accommodement à faire avec la cour palatine, il a dit à Beckers que l'article de consigner les sommes demandées entre les mains de l'électeur de Mayence était choquant pour la cour de Vienne, vu qu'il<305> attaquait sa bonne foi, celui-ci n'a point hésité de lui insinuer après quelques tergiversations que cette clause n'était pas de sa cour, mais de ses alliés.
Quant à l'avis que je vous ai donné par mes dépêches antérieures305-1 des mouvements entre les troupes de l'Impératrice-Reine, qui marquaient un dessein offensif, je dois vous dire que jusqu'ici les avis que j'en ai eus, ne continuent pas, de sorte que je commence presque d'en présumer qu'il y a eu peut-être une idée momentanée, dont la cour de Vienne cependant se ravise actuellement. Au reste, avertissez le sieur Knyphausen qu'il s'épargne la peine de m'envoyer les caractères des ministres étrangers à la cour de France,305-2 qui ne m'intéressent point, mais qu'il ne m'[en] envoie que des personnes que je lui ai autrefois indiquées nommément.
Federic.
Nach dem Concept.
304-1 Mittheilung Maltzahn's, Dresden 16. April, aus einem Berichte Flemming's an Brühl, Wien 30. März.
305-1 Nr. 6285.
305-2 Vergl. S. 268.