Précis de ce qui s'est passé à l'égard du contre-projet qui a été remis par les deux chanceliers de Russie au ministre anglais Guy Dickens.
Ledit sieur Guy Dickens ayant été invité par les susdits chanceliers à une conférence le ier du mois d'avril dernier, on lui [a] d'abord communiqué la résolution finale de l'Impératrice par rapport à la négociation des subsides, au moyen du contre-projet en question et d'un mémoire par écrit350-1 qu'on a donné formellement et ministérialement au sieur Guy Dickens, dont voici la substance.
»Qu'on n'avait manqué de faire rapport à l'Impératrice du contenu de l'écrit que M. Guy Dickens avait lu dans la conférence du 22 du novembre passé, en remettant au ministère de Russie le contre-projet de sa cour,350-2 en réponse au projet et promemoria qui lui avaient été consignés de la part de celle-ci dans la conférence du 28 juin passé.350-3 Qu'avant que d'entrer en discussion de ce contre-projet, on faisait remarquer à l'envoyé anglais que, si, on avait consenti à prendre ledit écrit ad protocollum, ç'avait été uniquement par une suite de facilité, que l'on avait apportée à cette négociation dès son commencement, autrement M. l'Envoyé ne saurait pas ignorer que tous les ministres étrangers résidants à la cour de Russie étaient obligés de donner des promemoria, toutes les fois qu'ils avaient quelque chose à négocier à ladite cour, usage qui s'était observé même dans les affaires de moindre importance et dont on ne voudrait pas se départir, d'autant moins que c'était un expédient le plus propre à éviter tout mésentendu.350-4
»Que, pour ce qui regardait le contre-projet, on était obligé d'avouer que l'on ne s'était attendu à aucun, moins encore à un semblable à celui-ci. Car, après que l'Impératrice, sur la demande du roi d'Angleterre, n'avait pas hésité un moment de reconnaître le casas fœderis, s'il était attaqué du roi de Prusse, et de se prêter à prendre conjointement avec Sa Majesté Britannique les mesures capables d'arrêter une pareille entreprise et de prévenir la rupture générale de la paix en Europe, et après que l'Impératrice, pour répondre à la confiance que le roi d'Angleterre avait mise en son équité et justice, laissant à sa générosité de régler toutes les conditions qui devaient servir de base à un si grand ouvrage, lui avait non seulement fait découvrir toutes ses intentions les plus intimes à cet égard, mais, sans y attendre même sa réponse, avait d'abord ordonné de faire tous les préparatifs, aussi nécessaires que coûteux, de sorte qu'on n'aurait que les mettre en exécution, si le cas existait : qu'après toutes ces démarches on avait eu lieu d'espérer que le zèle que l'Impératrice avait témoigné dans cette occasion pour les intérêts du roi d'Angleterre, serait dûment reconnu par un prompt consentement à toutes les conditions que sa générosité<351> lui avait fait dicter. Qu'il n'était pas nécessaire de montrer la grande différence qu'il y avait entre ledit contre-projet et entre le projet de la Russie, l'Envoyé n'ayant pas pu s'empêcher de l'avouer lui-même dans son écrit ci-dessus mentionné; qu'ainsi le ministère de Russie avait ordre de faire seulement sentir à l'Envoyé, par le présent promemoria, que cette seule différence aurait pu servir de puissant motif pour rompre entièrement la négociation. Que cependant l'Impératrice, pour donner une nouvelle preuve de son désintéressement et que ce n'était pas l'acquisition de quelques subsides, mais le pur zèle pour les intérêts du roi d'Angleterre qui l'avait portée à embrasser des engagements d'une si grande conséquence, avait bien voulu par un effet de condescendance consentir à un contre-projet ultérieur tel qu'il était joint.
»Que l'Envoyé se trouvant sur le lieu et à pouvoir juger par sa propre connaissance combien avaient déjà coûté et coûteraient encore tous ces arrangements que l'Impératrice avait pourtant fait faire uniquement en faveur du roi d'Angleterre, ledit Envoyé verrait par ce contre-projet si on avait pu faire davantage pour prouver la sincère amitié d'une alliée. Qu'ainsi ce contre-projet était un ultimatum, et qu'on avait ordre de faire savoir à l'Envoyé que la moindre objection propre à différer la consommation de ce grand ouvrage et la moindre restriction qu'on ferait de ce que la cour de Russie demandait en réciproque par ce contreprojet, ne servirait qu'à rompre pour toujours cette négociation, et qu'on serait alors obligé à présumer que la cour britannique, par tout ce qu'elle en avait fait proposer, n'avait cherché que de sonder les dispositions et de découvrir les sentiments de l'Impératrice à l'égard du roi de Prusse. Que l'expérience du passé semblait confirmer ces conjectures; que l'Envoyé ne saurait ignorer ce qui était arrivé dans les précédentes négociations de son prédécesseur Hyndford, qu'après que tout fut réglé pour la marche des troupes russiennes au secours des Puissances maritimes,351-1 on en avait arrêté tout d'un coup l'exécution, sous prétexte que la saison était déjà trop avancée, quoique cette marche eût alors été à tous égards avantageuse auxdites puissances, et qu'il n'y eût été que la cour de Russie qui en aurait souffert l'inconvénient. Qu'on n'entrait pas dans la recherche des raisons qui avaient pu faire différer cette marche, mais qu'on remarquait seulement que, si ce n'avait été que pour épargner les subsides d'une année ou plutôt de quelques mois, l'évènement avait justifié que les Maritimes y avaient beaucoup plus perdu qu'épargné, vu que la paix accélérée de quelques mois plus tôt vaudrait bien les subsides de plusieurs années. Qu'en tout ceci l'Impératrice n'avait regretté que d'avoir vu les mesures les mieux concertées rester sans effet, et que les Maritimes n'avaient pas su profiter de ses sentiments vraiment amiables et toujours dignes à une si grande souveraine.
<352>Qu'outre cela ses sentiments étaient tels qu'il ne saurait qu'à lui être glorieux de les faire connaître à tout le monde, mais qu'il ne pourrait être de même pour ses alliés. Que la moindre connaissance qui en parvenait aux cours mal intentionnées, y mettait l'alarme et qu'elles prenaient d'abord toutes leurs précautions au grand désavantage de leurs adversaires, tantôt déclarés tantôt présumés, tandis que ceux-ci restaient jusqu'au dernier moment indécis à prendre des résolutions, qui les mettraient pourtant à l'abri de toute insulte et les couvriraient de gloire. Qu'on se flattait que, dans le cas présent, on procèderait tout autrement et éviterait par là de confirmer les opinions désavantageuses que le procédé passé avait fait concevoir. Que c'était dans cette attente que l'on ferait une levée de 60,000 recrues, pour s'acquitter de la promesse donnée au roi d'Angleterre par le promemoria du 28 de juin passé, d'augmenter ses armées de ces 60,000 hommes, bien que l'Impératrice n'y avait d'autres motif sinon la bonne volonté d'être plus utile à ses alliés, nonobstant que cette [promesse] ait été donnée seulement au cas que l'Angleterre consentît aux propositions contenues dans le projet de convention joint au promemoria que l'on venait de citer.
»Que l'on se rapportait d'ailleurs au contenu de ce même promemoria, qui prouvait suffisamment que, quand même le roi d'Angleterre aurait accordé le million d'écus de Hollande demandé par le premier projet, il n'y en aurait pas beaucoup de reste, mais que, si l'on soustrait ce qui manque à 200,000 livres sterling pour faire un million d'écus de Hollande, il serait encore à savoir si le restant pouvait suffire aux seuls frais de l'entretien des troupes, sans faire mention [de] ce que leur marche et leur séjour actuel sur les frontières avait déjà coûté. Que, quant à la marche effective des troupes, l'Envoyé reconnaîtrait l'impossibilité où se trouve l'Impératrice de faire, par rapport à cet article, quelque chose de plus qu'il n'en est pas dit dans le ci-joint contreprojet, qu'elle s'était déjà désistée de la plus grande partie du premier projet, qu'elle se charge de toute la subsistance de ce gros corps de troupes, tant par terre que par mer, et de fournir l'artillerie nécessaire, bien que les vaisseaux anglais qu'on enverrait dans la Baltique, pouvaient aussi la fournir très aisément, surtout pour une descente des galères. Que, de plus, l'Impératrice avait considérablement diminué la somme des subsides et, au lieu de trois millions d'écus de Hollande demandés par le premier projet, n'en demande que 500,000 livres sterling, de sorte qu'elle même consentait à des subsides beaucoup moindres de celles que les Maritimes avaient payés en vertu de la convention de 1747, et qu'elle avait lieu d'être étonnée d'entendre que la même puissance qui autrefois avait volontiers payé 300,000 livres sterling pour un corps de 30,000 hommes, et qui outre cela s'était chargée de tout son entretien et subsistance, et cela dans un temps qu'elle avait d'autres dépenses excessives à faire et que ledit corps joignait aux autres<353> troupes alliées pour partager avec elles leurs travaux, actions et dangers, voulait à présent avoir pour les mêmes 300,000 livres un corps de 55,000 hommes, lequel seul devait faire une puissante diversion par terre et par mer et s'entretenir à ses propres dépens. Qu'on était bien éloigné de mettre en parallèle la cour de Russie avec celles de Copenhague et de Dresde, que cependant l'Angleterre avait offert en dernier lieu au Danemark 50,000 livres sterling pour 6,000 hommes et payait actuellement à la Saxe 60,000 livres,353-1 pour qu'elle tienne prêts 6,000 hommes à son service. Que l'Impératrice ne cherchait que sa gloire, en voulant être utile à ses alliés, qu'en contre il était juste qu'elle soit aidée dans de si grandes dépenses, surtout qu'elles se font en cette unique vue, parceque son Empire était dans une situation de n'avoir rien à craindre.
« Apres quoi, il ne restait qu'à réitérer à l'Envoyé que ce contreprojet était un ultimatum, que l'Impératrice s'attendait à un prompt consentement à ce contre-projet, pour s'acquitter dignement des ses engagements et pour prévenir par là la fâcheuse résolution que l'Impératrice serait d'ailleurs obligée à prendre, de faire une autre disposition de ses troupes actuellement assemblées en Livonie. »
Après que ce promemoria fut remis au sieur Guy Dickens de la manière ci-dessus mentionnée, il entra d'abord là-dessus en conférence avec le comte Esterhazy et les ministres de Hollande et de Saxe, les sieurs Swart et Funcke, qui, après avoir examiné de point en point le contre-projet et le promemoria, en jugèrent unanimement que, vu que les demandes des ministres de Russie étaient également énormes et aussi inacceptables que les premières, on envisageait cette négociation autant qu'entièrement rompue, le comte Esterhazy et Funcke ayant surtout relevé que selon le quatrième article du nouveau contre-projet, au lieu que dans celui que l'Angleterre avait présenté,353-2 il y avait eu que les corps des troupes et des galères mentionnées dans les deux articles précédents ne devraient être mis en activité que dans le cas où le roi d'Angleterre serait attaqué ou aucun de ses alliés, les ministres de Russie avaient rayé et omis les cinq derniers mots, malgré que ce passage fût un des points les plus essentiels de la convention.
Que, le ministre saxon s'étant chargé de faire des instances pressantes là-dessus au chancelier Bestushew, en ajoutant qu'il perdrait par là tout son crédit en Angleterre, celui-ci en avait paru être fort embarrassé, en faisant de grandes contestations qu'il n'avait point dépendu de lui et de sa bonne volonté que l'affaire n'eût pas eu un meilleur succès. Que, sur des instances ultérieures que le ministre de Saxe avait faites au comte Bestushew, combien il importait à l'intérêt de Russie même de continuer les arrangements faits en Livonie et d'accepter pour cela les subsides tels que l'Angleterre avait offerts, quels qu'ils fus<354>sent, l'autre lui avait répondu que l'Impératrice ne voulait absolument pas agréer un autre calcul à ce sujet que celui qui se fondait sur la convention faite avec les Maritimes l'an 1747, qu'elle prenait pour base du présent contre-projet, d'autant plus qu'elle et son empire n'avait rien à craindre de ses voisins du nord, malgré toutes les appréhensions qu'on ait voulu lui en donner; auquel sujet Bestushew avait dit confidemment au ministre saxon que ce n'était plus le temps où l'Impératrice eût déféré simplement de ses ministres, mais qu'au contraire elle voulait commander elle-même et suivre ses propres idées, de sorte que, lorsque le Chancelier lui avait proposé en dernier lieu l'affaire des subsides, elle aurait fait beaucoup de difficultés et des objections qui apparemment lui avaient été inspirées secrètement par les amis du Vicechancelier. Qu'entre autres elle avait insisté que le roi d'Angleterre lui dût tenir compte des frais qu'elle avait dépensés pour faire les arrangements présents en Livonie. Que préalablement qu'elle donnerait sa réponse au sieur Guy Dickens, il faudrait que la cour de Vienne se déclarerait formellement qu'elle reconnaîtrait le casus fœderis, si la Russie, en haine de ses arrangements pris avec l'Angleterre, est attaquée par la Prusse ou par quelque autre puissance, et qu'outre cela la cour de Vienne devrait en attendant assembler des corps considérables de troupes aux frontières voisines de la Silésie, savoir en Bohême, en Moravie et en Hongrie, pour attaquer le roi de Prusse tout d'un coup, dès que les troupes de Russie marcheraient contre lui; sentiments de l'Impératrice qui avaient coûté bien de la peine au Chancelier pour les combattre et pour lui persuader que tous ces points-là seraient d'une longue discussion et ne feraient qu'arrêter infiniment l'affaire principale, et, quant aux points qui regardaient la cour de Vienne, le meilleur expédient serait, pour la faire expliquer, qu'on remettrait un promemoria au comte Esterhazy au sujet des deux points mentionnés. Ce que l'Impératrice avait goûté à la fin, et que lui, Chancelier, avait remis aussi ce mémoire au comte Esterhazy le 23 de mars.
Au [reste], le chancelier de Russie s'est fort étendu dans cette conversation sur la générosité de sa souveraine, qui avait rédigé ses demandes à des sommes bien modiques, tant au cas d'une marche de ses troupes que pour l'attente, et qu'il fallut que l'Angleterre considérait qu'elle aurait par là à sa disposition un corps puissant de ce qu'il y a de meilleures troupes de Russie, moyennant lequel et de l'assistance que les alliés de Russie y prêteraient, l'on saurait écraser tout d'un coup le roi de Prusse. Que, de plus, lui, le Chancelier, pourrait donner les plus fortes assurances qu'au cas de réquisition de l'Angleterre pour faire marcher les troupes, la cour de Russie, par un motif de sa propre gloire et pour n'avoir point [à] exposer à quelque échec ce qu'elle enverrait de troupes pour combattre des troupes aussi bien exercées et aguerries que les prussiennes, ne se contenterait pas de faire marcher le nombre de 55,000 hommes stipulé dans la convention, mais l'augmenterait sure<355>ment jusqu'à 70 où 80,000 hommes, pour être d'autant plus sûre de son fait. Qu'il fallut songer en Angleterre que le seul moyen de contrebalancer la puissance exorbitante de la France et de ses alliés, était de disposer, moyennant des subsides satisfaisantes, des forces de Russie, et que d'ailleurs l'Angleterre devrait considérer combien il lui serait avantageux d'avoir les forces de Russie à sa disposition, si, à la suite du temps, le cas de la mort du roi de Pologne arrive, — perspective fâcheuse au sujet de laquelle les cours de Vienne et de Londres avaient déjà fait souvent des représentations à celle de Russie, — et qu'alors celle-ci serait à même d'agir d'abord efficacement, sans que les alliés seraient obligés d'acheter la Russie par de nouvelles sommes.
Qu'au reste, si l'Angleterre ne voulait point acquiescer aux demandes présentes de la Russie, l'on ne saurait plus que faire pour elle, et qu'elle n'aurait qu'à attribuer à son esprit d'épargne et à son principe établi de ne pas du tout donner des subsides en temps de paix, ou du moins de très modiques, si elle est obligée de voir augmenter la grande influence dans toutes les affaires que la France s'était acquise pour son argent, qui, bien éloignée de pratiquer le faux principe de l'Angleterre, n'épargnait ni soins ni argent pour s'allier des puissances dont elle ne demandait outre que de rester tranquillement en paix et ne pas prendre des engagements contraires. Qu'à cet égard lui, le Chancelier, voudrait bien avouer que, s'il arrivait jamais qu'une pareille proposition se ferait en Russie — ce qu'il tâcherait cependant d'éloigner toujours soigneusement — rien n'était plus vrai qu'elle serait écoutée très favorablement tant de l'Impératrice, par sa façon ordinaire de penser et son inclination naturelle pour la paix et le repos, que par la plus grande partie de la nation même. Qu'au reste le Chancelier a fait apercevoir, quoique comme de son propre chef et d'une manière indirecte, que, bien que les 200,000 livres sterling pour l'attente étaient le seul appât auquel l'Impératrice saurait mordre, pour être menée au gré de ses alliés, il y aurait cependant moyen encore d'adoucir cet article, si l'Angleterre s'avisait d'accepter et de ratifier le contre-projet tel qu'il était couché, mais qu'elle stipulerait par un article secret qu'elle se contenterait qu'il ne fût entretenu que le nombre de 40,000 hommes en Livonie, et qu'il dépendrait de la Russie de mettre le reste des troupes dans les autres provinces de Russie, voisines à la Livonie, mais toujours à portée, afin de soulager par là la cour de Russie des grands frais qu'elle était obligée de faire pour l'entretien de ce grand nombre de troupes tout assemblées dans la Livonie. Qu'à cette condition-là, le Chancelier croyait de pouvoir disposer sa souveraine qu'elle se contenterait d'un subside pour l'attente de 150,000 livres sterling.
Tous ces propos du Chancelier, étant rapportés au sieur Guy Dickens, n'ont été point goûtés par lui, qui au contraire y a répondu sèchement qu'il ne lui restait que d'envoyer simplement à sa cour le contre-projet avec le mémoire qu'on lui avait remis, et de la laisser<356> aviser ce qui lui en conviendra; que pour lui, il ne saurait envisager autrement sa négociation que comme tout-à-fait rompue et, quant à la proposition de 150,000 livres sterling pour l'attente et que lui, Guy Dickens, croyait être encore exorbitante, il n'en saurait rien toucher à sa cour, qui la rejetterait avec indignation.
Enfin, c'est aussi en conséquence que le sieur Guy Dickens a envoyé les deux pièces en question à sa cour, avec une dépêche fort sèche et laconique, en priant seulement sa cour de vouloir modérer les termes a l'égard de la Russie dans le mémoire qu'on lui enverrait pour refuser les propositions de la Russie, afin de ne pas la trop aigrir, mais de la ménager au temps futur.
350-1 D. d. Moskau 21. März a. St. 1754.
350-2 Vergl. S. 192.
350-3 Vergl. S. 89.
350-4 Vergl. S. 205.
351-1 Vergl. Bd. V, 432.
353-1 Vergl. Bd. VIII, 459.
353-2 Vergl. S. 192.