6462. A L'ÉVÊQUE DE VARMIE.
Berlin, 21 septembre 1754.
Mon Cousin. Vous m'avez donné une nouvelle marque bien agréable de votre amitié pour moi, quand vous m'assurez par votre lettre du 4 de ce mois de vouloir bien employer vos soins officieux pour ôter à quelques-uns de vos compatriotes les idées sinistres qu'ils se sont formées au sujet de quelques ouvrages que j'ai fait construire sur la Vistule près de Marienwerder. Les déductions425-1 que j'ai fait adresser depuis peu à mon conseiller privé et envoyé extraordinaire, le sieur de Maltzahn, à Varsovie, et qu'il aura l'honneur de vous présenter à votre arrivée dans cette capitale, vous convaincront, à ce que j'espère, entièrement de la justice de ma cause en cette occasion et vous serviront à rectifier ceux qui veulent me disputer un droit que mes ancêtres ont acquis en vertu des traités les plus solennels, et qui me compète sur la moitié de la Vistule qui borde mes États. Vous pouvez être persuadé que je ne me suis porté à faire faire les ouvrages en question qu'uniquement dans la vue de me maintenir dans ledit droit, et que je suis fort éloigné de causer par là aucun préjudice à qui que ce soit, et moins encore à l'illustre république de Pologne, dont les intérêts me seront toujours chers, et avec laquelle je suis constamment résolu de vivre dans la plus étroite harmonie et intelligence et de cultiver son amitié par tous les moyens possibles. Ce sont des sentiments sur la sincérité desquels vous pouvez compter et que vous voudrez bien faire valoir dans les occasions. Vous augmenterez par là ceux de l'estime la plus parfaite que j'ai pour un prélat d'un caractère aussi distingué que l'est le vôtre, et qui ne varieront jamais. Sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach dem Concept.
<426>425-1 „Kurtze Deduction wegen Sr. Königl. Majestät in Preussen etc. in Befugniss zur Anlegung des Bühnen-Wercks in der Weichsel bey Marienwerder.“ 1754. 4 Blatt. 4°. Vergl. S. 398.