6485. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A FONTAINEBLEAU.

Potsdam, 15 octobre 1754.

J'ai reçu votre rapport du 4 de ce mois et me réfère, pour ce qui regarde mes lettres d'Angleterre,442-2 à ce que la dépêche ci-jointe du Département vous marquera, en ajoutant cependant qu'en conséquence des susdites lettres, on n'épargnera rien de la part du ministère anglais pour soutenir les possessions d'Amérique, même par les armes, mais qu'on n'envisage pas cela comme un sujet qui pourrait donner lieu de troubler la tranquillité de l'Europe, ni exciter une rupture ouverte avec la France. Ce dont vous ne laisserez pas d'informer confidemment M. de Rouillé. Comme aussi mes raisons que j'avais pour vous marquer dans ma dépêche précédente que vous ne dussiez rien faire apparaître au sieur de Rouillé de ce qu'on vous avait appris par rapport aux nouvelles de Turquie, sont passées, je vous permets à présent d'en pouvoir entretenir ce ministre et d'y ajouter que, selon de bons avis que j'avais, les deux cours impériales paraissaient extrêmement embarrassées de la déclaration énergique que la Porte Ottomane avait fait faire tant au sujet des affaires de Pologne qu'à celle de l'établissement de la Nouvelle Servie; que c'était en cette considération que la Russie n'entrerait pour rien présentement dans les brouilleries qui existent en Pologne, et que de même la cour de Vienne, qui craint et ménage le Turc plus que jamais, s'en abstiendrait. Ce qui faisait voir assez clairement que, pour contenir à la modération la Russie, il ne faudra que faire parler la Porte, pour marquer que les affaires du Nord ne lui seront point indifférentes. Quant aux affaires de la Pologne, l'on compte d'apprendre au premier jour que la Diète est rompue.

Federic.

Nach dem Concept.

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442-2 Bericht Michell's, London 4. October, über die Absicht des englischen Ministeriums, eine Verstärkung von 2000 Mann nach Virginien zu entsenden.