6550. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 14 décembre 1754.

Le rapport que vous m'avez fait du 1er de ce mois, m'a été bien rendu. Je vous sais gré des informations exactes que vous venez de me donner de ce qui s'est passé au sujet des violences que le Conseil Aulique à Vienne s'arroge encore d'exercer contre la république de Gênes488-1 par son prétendu décret. Mais ce qui me fait une peine extrême dans ceci, c'est la faiblesse que le ministère de France fait trop remarquer à cette occasion, et qu'il fait apparaître qu'il ne se gouverne pas toujours conformément à la bonne politique; car, comme il n'est point difficile à pénétrer que la cour de Vienne ne fait effectivement dans ceci que de se jouer de la France, en l'amusant par des belles paroles, tandis qu'elle met tout en œuvre pour ruiner l'influence de la France dans les affaires d'Italie et pour lui débaucher la république de Gênes, il paraît que le susdit ministère devrait naturellement prendre l'affaire du<489> haut, au lieu de faire, comme il fait, la poule mouillée. Ce qui ne soit pas dit pourtant que pour votre direction.

Federic.

Nach dem Concept.



488-1 Vergl. S. 422.