6572. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 28 décembre 1754.

Je n'ai point eu de vos nouvelles par l'ordinaire dernier et ne vous fais la présente que pour vous dire qu'il y a deux ans que j'ai fait dessécher un terrain assez considérable aux côtes de ma province d'Ostfrise, que j'ai fait faire défricher et fait environner d'une bonne et forte digue contre les irruptions de la mer et qui est d'un terroir très fertile. Comme je voudrais cependant me défaire de cette terre qu'on nomme, à l'usage du pays, un nouveau polder, contre un prix raisonnable en faveur de particuliers qui y voudraient faire de nouveaux établissements ou de nouvelles colonies de gens, aux conditions que vous trouverez<508> marquées à la feuille ci-close, mon intention est que vous devez me mander, au plus tôt mieux, si vous croyez faisable que l'on puisse trouver en Angleterre des gens qui, ne sachant pas placer tous leurs fonds en argent, ou par d'autres motifs, aimeront bien de faire l'emplette susdite, soit en entier soit en partie, pour en retirer les intérêts de leurs capitaux, qu'ils y emploieraient à raison de quatre ou tout au plus de quatre et demi pour cent, ou qui voudront peut-être aller s'y établir eux-mêmes pour y vivre en toute liberté et sans payer d'autres impôts hormis la bagatelle qu'il faut pour l'entretien des digues. Je serais bien aise que vous me marquerez bientôt votre rapport là-dessus immédiatement et à moi seul, après avoir réfléchi mûrement sur la chose.

Federic.

Nach dem Concept.