<152> ne songe à présent, et après qu'il lui a été impossible de détourner le Roi de son voyage d'Hanovre, que d'amuser la France par des négociations, afin d'empêcher au possible que l'éclat de la guerre ne se communique dans le courant de cette année-ci au continent, en sorte que le Roi leur souverain puisse passer tranquillement son temps à Hanovre.1
Il ne me reste qu'à vous dire que, comme le roi d'Angleterre ne restera pas les bras croisés à Hanovre et que la cour de Vienne ne laisse pas de faire déjà éclater sa joie de ce que ce Prince travaillera à présent pour faire constater l'élection d'un roi des Romains, vous devez prêcher au possible à M. de Rouillé la nécessité indispensable qu'il y a d'envoyer absolument quelque ministre de la part de la France à Hanovre.2
Federic.
Nach dem Concept.
6788. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Potsdam, 17 mai 1755.
J'ai reçu votre rapport du 5 de ce mois, par lequel j'ai appris avec bien de la satisfaction que M. de Rouillé commence à penser sérieusement d'exciter l'attention de la Porte aux démarches et entreprises des deux cours impériales;3 précaution qui ne saura que faire extrêmement du bien à la France, car quoique, selon toutes les apparences, la guerre ne se fera cette année-ci qu'en Amérique, il ne faut pas douter cependant qu'elle ne passe, l'année qui vient, en Europe et devienne générale, parceque les Anglais voudront eux-mêmes l'y transporter, surtout dans le cas que les armes de France prospèrent contre eux en Amérique, et ce sera alors- que la France se ressentira du bon effet de sa précaution prise, s'étant captivé d'avance l'amitié de la Porte et ayant pris ses mesures avec elle pour tenir en respect les deux susdites cours.
Federic.
Nach dem Concept.
6789. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 17 mai 1755.
J'ai reçu votre rapport du 7 de ce mois. Les deux points ont été bien trouvés dans le couvert.4 Quant aux dépêches que le courrier anglais a apportées au sieur Keith, il est fort à présumer qu'elles auront eu principalement du rapport aux affaires de la Barrière des Pays-Bas,5 dont le roi d'Angleterre se fait à présent une affaire sérieuse, pour ac-
1 Vergl. S. 146.
2 Vergl. S. 89.
3 Vergl. S. 144.
4 Vergl. Bd. X, 453 Anm. 2.
5 Vergl. S. 140.