<240> assurer par des moyens efficaces vos chiffres et vos papiers de conséquence, pour qu'ils ne soient aucunement exposés à du malheur et à la trahison.
Après tout ceci, je veux bien vous dire ce que je n'ai osé faire par mes dépêches précédentes, quoique chiffrées, que, quant aux dépenses extraordinaires que vous êtes obligé de faire pour entretenir des confidences secrètes,1 je vous ai accordé la somme de 500 écus par an que vous avez demandée, et que le conseiller privé Eichel vous paiera à raison de 125 écus par quartier, à compter du 1er de juin de cette année, selon le concert que vous prendrez avec lui à Neisse, pour qu'il puisse vous les faire remettre régulièrement. Pour ce qui regarde, d'ailleurs, les pertes que vous souffrez à vos appointements par rapport à la différence des monnaies,2 je tâcherai de vous y soulager, encore, par des moyens dont je m'arrangerai avec vous à Neisse.
Quant aux affaires publiques, j'ai été surpris de voir qu'encore votre dépêche du 31 de juillet dernier ne fait la moindre mention de l'évènement arrivé en Amérique par la rupture des Anglais avec la France,3 évènement au sujet duquel je ne saurais me persuader qu'on l'ait pu ignorer jusque là à Vienne; mais ce qui me surprend plus encore que tout cela, c'est la conduite faible et incroyable avec laquelle le ministère de France s'est gouverné jusqu'à présent, malgré l'insulte ouverte que les Anglais ont faite à la France.
Cependant, comme cet évènement nous va ouvrir de grandes scènes, vous devez être présentement extrêmement attentif et vigilant sur le parti que la cour où vous êtes prendra, et sur tous les arrangements qu'elle fera, afin de pouvoir m'en informer à temps et avec toute l'exactitude possible. Vous me manderez surtout si, dans ces occasions, leur rage saurait bien tomber sur moi. Que ce serait à souhaiter à présent que vous eussiez pu remplir mes intentions que je vous avais déclarées de bouche, pour avoir quelque confident d'importance et secret, quand même il dût coûter cher.
Federic.
Nach dem Concept.
6918. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A COMPIÈGNE.
Knyphausen berichtet, Compiègne 24. Juli: „Je sais même à n'en pas pouvoir douter que, quelqu'un des ministres ayant proposé dans le Conseil de faire arrêter sans perte de temps tous les navires marchands appartenant à l'Angleterre qu'on trouverait dans les ports de la France, cet avis a été rejeté. J'ai tâché de pénétrer les motifs de cette | Potsdam, 9 août 1755. L'ordinaire dernier m'a apporté à la fois les dépêches que vous m'avez faites du 24 et du 274 de juillet passé. J'ai été extrêmement surpris du parti faible que les ministres |
1 Vergl. S. 200.
2 Vergl. Bd. X, 534.
3 Vergl. S. 237.
4 In der Vorlage verschrieben 29.