<251> je compte d'être de mon devoir, vu l'amitié parfaite que je Lui porte, de songer à ce que les intérêts et les sûretés sauraient demander; c'est aussi par cette unique considération, que je Lui prête mes avis, ne disconvenant point d'ailleurs qu'en prince souverain Elle a la pleine disposition de la Princesse Sa fille. Outre cela, je conviens qu'un établissement de celle-ci en Angleterre sera toujours bien avantageux pour Votre Altesse et Sa maison, surtout en égard du temps futur, de sorte que je suis très éloigné d'y vouloir mettre le moindre obstacle; tout ce que je souhaite seulement, c'est qu'Elle y trouve Ses sûretés pour les moments présents, et que ce qu'on désire d'Elle, soit comportable à Sa dignité; c'est là où tendent tous les avis que je Lui donne. En attendant donc que Votre Altesse ait des éclaircissements ultérieurs sur l'issue de cette affaire, je ne presserai plus la France ni ne l'encouragerai sur le renouvellement du traité, avant que Votre Altesse ne me fasse connaître Ses sentiments ultérieurs à ce sujet. Elle voudra bien recevoir, au reste, les assurances de l'amitié et de la plus parfaite estime avec lesquelles je suis à jamais, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse etc.
Federic.
Nach dem Concept.
6923. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.
Schreiben des regierenden Herzogs von Braunschweig, Braunschweig 11. August: „Sire. Vingt-quatre heures étaient à peine écoulées depuis la réexpédition du courrier de Votre Majesté1 qu'on me fit avertir d'Hanovre que milord Holdernesse viendrait ici. Il arriva samedi et demanda hier, dimanche, une audience particulière, dans laquelle il m'exposa combien le Roi son maître et tout le ministère anglais reconnaissait que la tranquillité de l'Allemagne et surtout des Etats que son maître y possède, dépendait de Votre Majesté; il ajouta que la puissance formidable de Votre Majesté l'était d'autant plus par la supériorité du génie de Votre Majesté qui seule la conduisait; que ces considérations avaient déterminé le Roi son maître de l'envoyer pour me prier de me charger des propositions qui, à ce qu'il espérait, ne seraient pas trouvées indignes de l'attention de Votre Majesté. Je ne lui ai pas dissimulé que peut-être Votre Majesté ne pourrait pas trouver convenable que je me mêlasse de cette commission, cependant la même incertitude sur les volontés de Votre Majesté m'empêchant cette fois-ci, comme auparavant, de m'y refuser entièrement, j'ai cru de mon devoir de les entendre. J'ai demandé au ministre anglais de me donner par écrit ces propositions, mais il s'en est défendu sous prétexte d'un manque d'ordre. Il a consenti cependant de les répéter devant un de mes ministres, qui en ayant fait, à mesure qu'il parlait, une minute et la lui ayant lue, il n'a pas hésité de la reconnaître tout-à-fait conforme à ses discours, ce qu'il a assuré aussi dans ma présence.
C'est cette minute que j'ai l'honneur de présenter ci-jointe à Votre Majesté, remettant entièrement à Ses hautes lumières et Son bon plaisir si et comment Elle trouve à propos que je sois chargé de Ses ordres là-dessus.
Le passage du resserrement des nœuds de parenté et les circonstances en gros m'ayant fourni l'occassion de le sonder sur la situation du mariage projeté, il m'a fait entrevoir que, sans choquer le ministère anglais et même toute la nation, cette affaire ne pourrait prendre un pli sûr et décisif qu'après le retour du Roi en Angleterre, qui se ferait bientôt. Il ajouta d'une façon indirecte et assez fine que ce qui pourrait procurer le plus d'estime et de considération auprès de la nation à moi
1 Vergl. S. 249.