<252> et ma maison, serait, si on voyait que j'étais bien auprès de Votre Majesté et qu'Elle nous honorait, moi et Sa nièce, de Sa haute bienveillance. Je l'en crois aisément, n'ayant rien qui me soit plus précieux et ravissant que les bonnes grâces de Votre Majesté, et n'ambitionnant rien plus que de m'en rendre digne et d'être avec la vénération la plus zélée, tant que je vivrai, etc.
Précis des discours de milord Holdernesse.
Les différends survenus entre l'Angleterre et la France pourraient bien troubler le repos général de l'Europe et même porter le fléau de la guerre au sein de l'Allemagne. On a pourtant de la peine à concevoir sous quel prétexte on voudrait inquiéter un membre de l'Empire et comment on pourrait colorer une attaque sur les États allemands de Sa Majesté Britannique, en haine des mesures qu'elle s'est vue forcée de prendre pour la défense des droits et possessions de sa couronne dans le Nouveau Monde. Une attaque aussi injuste ne pourrait manquer d'être suivie des plus malheureuses conséquences; Sa Majesté se verrait obligée d'avoir recours aux puissances alliées, et des inondations des troupes étrangères mettraient le comble aux malheurs de l'Allemagne. Une telle calamité intéresse trop Sa Majesté le roi de Prusse pourqu'elle pût la voir arriver avec tranquillité, et les sentiments patriotiques de ce Prince sont trop bien connus pourqu'on puisse douter que, bien loin d'appuyer l'injustice d'une telle attaque, il ne fît ses efforts auprès de ses alliés pour en prévenir les suites funestes.
La droiture de Son Altesse Sérénissime et l'intérêt qu'elle doit prendre à la conservation du repos de l'Empire et de la sûreté des États allemands de Sa Majesté Britannique, tant en vertu des pactes de famille qu'en considération de l'amitié qui subsiste entre les deux branches de la maison, sont des garants de l'empressement avec lequel Son Altesse Sérénîssime emploiera ses bons offices auprès de Sa Majesté le roi de Prusse dans la conjoncture présente, et les vues qu'on a de resserrer de nouveau les nœuds de parenté et d'alliance pourraient également intéresser Sa Majesté Prussienne et Son Altesse Sérénissime à l'objet en question.
Ce que l'on désire de la part de Son Altesse Sérénissime, est qu'elle tâche de disposer Sa Majesté Prussienne à se prêter aux vues patriotiques de Sa Majesté le roi de la Grande-Bretagne pour la conservation de la paix en Allemagne, et de la porter à donner une promesse formelle qu'elle n'entreprendra rien directement, ni indirectement contre les États de Sa Majesté Britannique dans l'Empire et qu'elle ne prêtera aucun secours à la France dans les desseins qu'elle pourrait avoir contre Sa Majesté Britannique en Allemagne, et que pareillement elle ne s'oppose pas aux mesures défensives que Sa Majesté se verrait obligée de prendre en cas d'une telle invasion, et même qu'elle préviendrait et empêcherait la France d'entreprendre rien de pareil.
La réciprocité à accorder à Sa Majesté Prussienne pourra être facile à trouver.
Potsdam, 12 août 1755.
Monsieur mon Cousin. J'ai reçu votre lettre dans laquelle vous m'avez ouvert votre idée sur la situation présente des affaires de l'Europe.1 Je vous avoue qu'il est fâcheux de voir les démêlés qui se sont
1 Dem Weiteren liegt der folgende eigenhändige Entwurf zu Grunde: „Je vous avoue qu'il est fâcheux que des démêlés de peu d'importance dans le fond aient brouillé la France et l'Angleterre. Les possessions que ces deux nations se disputent dans les terres incultes de l'Acadie et du Canada, sont un objet si peu important de lui-même que les frais que chacune de ces nations a faits pour ses armements, surpassent de beaucoup la valeur du terrain litigieux. Il paraît même que des deux côtés on a agi avec trop de précipitation et que, de mesures en mesures, ces deux nations se sont vu engagées dans une rupture ouverte, où elles se sont