<266> de conclure un traité de subsides avec la Russie pour dix ans pour un corps de troupes russiennes de 60,000 hommes. Quoique je ne vous annonce cette nouvelle que comme un bruit qui s'est répandu, vous sentirez cependant vous-même que vous ne sauriez guère vous empêcher à cette occasion de redoubler tout votre empressement et savoir-faire pour approfondir avec solidité, soit par le canal ordinaire ou d'une autre manière convenable, le vrai fond de affaire, pour me mander, sans le moindre délai et immédiatement; les découvertes que vous aurez faites par rapport à la vérité ou à la fausseté du fait en question.

Federic.

Nach dem Concept.


6941. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A COMPIÈGNE.

Potsdam, 19 août 1755.

J'ai reçu votre rapport du 7 de ce mois, et je veux bien que vous sachiez qu'il m'est entré la nouvelle par la voie de Hollande qu'il y était passé un courrier anglais de Russie, venant d'Hanovre, pour, à ce que l'on prétend, porter l'avis aux régents d'Angleterre de la conclusion du traité de subsides entre les cours de Londres et de Pétersbourg pour 60,000 Russes sur le pied de dix ans, ce que je ne vous communique cependant que comme un bruit dont il faudra attendre qu'il se vérifie.

Mais je vous avertirai d'un autre bruit encore qui est donné pour sûr, savoir qu'on avait en vue à Hanovre de faire transporter par mer les troupes auxiliaires de Russie, de les faire débarquer du côté de Lübeck et de les faire marcher de là par les pays d'Hanovre droit aux Pays-Bas. Vous pourrez parler sur cela à M. Rouillé, en y ajoutant que, quoique je ne voudrais pas répondre de l'authenticité du bruit qui s'était répandu là-dessus, je ne croyais cependant pas que la cour de Danemark permettrait volontiers pareille démarche, et que je m'en remettais à la pénétration de M. Rouillé s'il jugerait peut-être à propos de faire faire usage dudit avis auprès de la cour de Copenhague, afin d'irriter par là d'autant plus le roi de Danemark à entrer dans les vues que j'ai ci-devant proposées, avec la cour de France.1

Toutefois est-il très constant que, si le Danemark était d'humeur à ne pas vouloir permettre un tel transport par mer, il n'y aurait presque pas moyen de le réaliser.

Je ne saurais m'empêcher, au reste, d'être surpris des démarches contradictoires dans lesquelles on fait tomber la France, en lui faissant déclarer, d'un côté, qu'elle ne voulait que se tenir sur la défensive et ne point être celle qui romprait la première en Europe, pendant que, d'un autre côté, on rétablit le port et les fortifications de Dunkerque; car, selon mes avis d'Angleterre,2 on y regarde cette démarche de la



1 Vergl. S. 228. 232. 244.

2 Bericht Michell's, London 5. August.