aussi me tiendrai-je purement passif. Ce que je présume cependant, c'est que, quand les Anglais verront que la France ne voudra qu'une guerre maritime, ils changeront peut-être de batterie et enverront force de troupes hanovriennes et toutes leurs auxiliaires aux Pays-Bas, pour faire la guerre sur les frontières de la France. L'on parle toujours d'un traité d'un subside signé entre la Russie et l'Angleterre, à raison de 400,000 livres sterling pour 60 ou 70,000 hommes. L'on me confirme,1 d'ailleurs, que la cour de Dresde est sur le point de conclure ou plutôt de renouveler son traité avec l'Angleterre, qui seule se chargera de la continuation des subsides. Federic. |
Nach dem Concept.
6943. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Klinggräffen berichtet, Wien 13. August: „Avant-hier, après le dîner chez le comte Kaunitz, le marquis d'Aubeterre a ouvert une conversation particulière avec ce ministre d'État, dans une croisée, sur la rupture entre la France et l'Angleterre.2 A quoi, le comte Kaunitz a répondu que Leurs Majestés Impériales voyaient avec beaucoup de peine que les choses en fussent venues à de pareilles extrémités, puisqu'elles souhaitaient sincèrement la conservation de la paix, qu'elles n'avaient point cessé de faire les représentations nécessaires auprès de Sa Majesté Britannique et continueraient de même. C'est de cette façon qu'il semble que cette cour-ci a pris le parti de s'expliquer sur les affaires générales, puisqu'elle est exactement conforme à ce que le comte Colloredo a répondu dernièrement au marquis d'Aubeterre. Il semble que le système de cette cour-ci, à en juger par sa conduite, est toujours tel que je l'ai marqué depuis du temps, savoir qu'on ne se pressera pas, par des démonstrations guerrières, d'éveiller la France,3 mais d'attendre que cette dernière commence des hostilités aux Pays-Bas, et il me parait que ladite cour a adopté les mêmes principes de la République dont j'ai déjà fait mention par ma dépêche du 2 du courant, savoir d'abandonner les places les plus exposées.“ 4 | Potsdam, 23 août 1755. Le parti que la cour où vous vous trouvez a pris pour s'expliquer maintenant à l'égard des différends entre la France et l'Angleterre, en conséquence de votre dernier rapport, me paraît sage et bien pensé; elle agirait imprudemment, si elle se déclarait d'abord et au moment où ni la France ni l'Angleterre ne se sont arrangées encore elles-mêmes sur aucun plan d'opération. Mais il y a toute apparence que, quand la guerre au continent éclatera et que la France donnerait aux Pays-Bas, la susdite cour se verra obligée d'agir conformément aux vues de l'Angleterre.5 L'on vient de m'assurer que la France est intentionnée de faire ses plus grands efforts pour une guerre maritime;6 si elle l'effectue, je crois qu'elle aura mauvais jeu. Les bruits se confirment 'qu'il y a un traité de subsides fait et signé entre l'Angleterre et la Russie |
1 Bericht Maltzahn's, Dresden 15. August. Vergl. S. 243.
2 Vergl. S. 226.
3 Vergl. S. 209. 237.
4 Vergl. S. 237.
5 Vergl. S. 210,
6 Vergl. Nr. 6942.