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avec la Suède,1 vous insinuerez à M. de Rouillé que je serai content si la France le veut faire aplanir par ses bons offices, quoique toujours à mon honneur et sans que ma dignité en soit blessée, et de manière que les ministres de Suède seront obligés de reconnaître ce pas que je fais, comme un sacrifice que je fais par considération pour la France.

J'attends le rapport que vous me faites espérer touchant la vente du polder, et, comme je vous ai d'ailleurs chargé de diverses petites commissions, quand vous fûtes présent à Wésel,2 dont vous ne m'avez rien marqué jusqu'à présent, je veux bien vous en souvenir.

Federic.

Nach dem Concept.


6960. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 30 août 1755.

J'ai bien reçu votre rapport du 22 de ce mois. Comme l'on vient de m'apprendre qu'il court des bruits en Hollande, ou que l'on tâche plutôt d'inspirer aux Régents là, comme si le roi d'Angleterre s'était entendu sous main avec moi afin que je gardasse la neutralité en tout ce qui regardait les différends présents entre la France et l'Angleterre,3 c'est en conséquence que je veux bien vous dire que, si l'on vient à vous parler sur ce sujet, vous direz tout naturellement que, quoique je ne demandais pas mieux que de vivre en bonne intelligence avec tous mes voisins, cependant il n'était rien de tout ce que l'on avait semé de bruits ci-dessus mentionnés, qu'on devrait regarder comme entièrement controuvés, et qu'il n'avait été question de rien. Vous observerez que, pourvu qu'on ne vous demande des explications sur ces bruits, vous en garderez aussi un parfait silence, et que ce n'est qu'au cas qu'on vous en parle, que vous répondrez de la manière ci-dessus mentionnée.

Federic.

Nach dem Concept.


6961. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Hellen berichtet, Haag 26. August: „Il court un bruit que la flotte de l'amiral Hawke a passé dans la Mediterranée et qu'il a sommé les Génois de vouloir cesser le travail du nouveau fort qu'ils vont construire, sous prétexte que, dans ce moment-ci, Sa Majesté Britannique ne pouvait pas voir avec des yeux indifférents qu'on travaillât à des fortifications qui pourraient favoriser l'entrée

Potsdam, 31 août 1755.

J'ai bien reçu votre rapport du 26 de ce mois, et vous continuerez toujours, comme jusqu'ici, de me faire vos rapports sur les affaires intéressantes qui occupent le tapis. Toutefois, quant à la nouvelle qui concerne les Génois, vous



1 Vergl. S. 258.

2 Vergl. S. 208.

3 Vergl. S. 164.