qu'aboutir à une révolution dans la personne du Sultan; reste à savoir si par cette révolution la cour où vous vous trouvez, gagnera ou perdra. Federic. |
Nach dem Concept.
7015. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A FONTAINEBLEAU.
Knyphausen berichtet, Fontainebleau 21. September: „Les Anglais continuent toujours à se comporter de la même manière envers la cour de France, et ils font journellement de nouvelles prises,1 qui répandent une consternation singulière dans toutes les villes maritimes de la France. L'on vient de me mander du Havre qu'il croise une frégate anglaise devant ce port qui arrête tous les vaisseaux qui vont et qui viennent, et qui s'empare de tous ceux qui portent pavillon français. Il en est de même de tous les autres ports de la Normandie, où l'on attend un grand nombre de vaisseaux des Iles, dont aucun n'échappera vraisemblablement à l'avidité des pirates anglais. On en compte 30 ou 40 venants de l'Amérique et frétés seulement pour le compte du Havre, dont on évalue la cargaison à 18 jusqu'à 20 millions. En faisant d'après cette proportion le décompte des navires qui sont en chemin pour les autres ports qui font le commerce des Indes, tels que sont Nantes, Bordeaux et La Rochelle, dont le commerce avec l'Amérique est bien plus considérable que celui du Havre, tous ceux qui s'intéressent au bien-être de la France, ne peuvent être qu'extrêmement effrayés des pertes dont elle est menacée. Indépendamment des risques que courent les navires qui viennent de l'Amérique, la Compagnie des Indes en attend trois de la Chine, qui sont richement chargés et au sujet desquels on est extrêmement alarmé. L'incertitude dans laquelle on se trouve à cet égard, influe considérablement sur les actions, qui de 1,900 livres qu'elles valaient avant le commencement des hostilités, sont réduites à 1,300. Nonobstant de tant de mauvais procédé* de la part des Anglais, la cour de France, loin d'user de représailles, | Potsdam, 4 octobre 1755. Votre rapport du 21 de septembre m'a été bien rendu. Si les nouvelles que j'ai eues en dernier lieu de la Turquie,2 [accusent juste], tout y est dans la dernière confusion et tout change d'aujourd'hui au lendemain auprès de la Porte. Le nouveau grand-visir Abdullah, Bacha3 vient d'être encore dépouillé de sa charge et relégué, le Reïs-Effendi4 démis de sa charge, avec ordre de ne plus paraître à la cour, et tout situé, au reste, qu'on y prévoit évidemment une révolution dans la personne du Sultan. Dans ces circonstances, il y a peu d'espérance que la France y obtiendra cette déclaration sur laquelle elle paraît mettre tout son espoir. En attendant, la terrible et molle conduite des Français dont ils usent envers l'Angleterre, malgré toutes les insultes qu'elle lui fait, révolte toute l'Europe contre eux, et il faut avouer qu'il n'y a guère un exemple pareil dans l'histoire. Est-il possible de prendre pour un séquestre la capture de tant de vaisseaux dont ceux qui s'en sont emparés, n'attendent qu'une proclamation du roi d'Angleterre pour autoriser la légitimité de ces prises faites, qui, selon les constitutions du royaume, ne sau- |
1 Vergl. S. 317.
2 Bericht Klinggräffen's, Wien 24. September.
3 Vergl. S. 257.
4 Abdi.