7027. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Michell berichtet, London 30. September: „Vous jouez, Sire, un trop grand rôle dans l'Europe pour être indifférent à ces gens-ci,1 et ce serait avoir bien mauvaise opinion de leur jugement et de leur politique que de s'imaginer qu'ils ne réfléchissent pas sur le chapitre de Votre Majesté dans les conjonctures présentes. Ils en sont, au contraire, si éloignés qu'ils attendent avec une espèce d'inquiétude de voir le parti que Votre Majesté prendra, et jusqu'à quel point Elle S'attachera à la France, avec laquelle on croit toujours que Votre Majesté n'est pas en règle, et que c'est pour tâcher de s'y mettre que cette couronne Lui enverra le duc de Nivernois en qualité d'ambassadeur extraordinaire.2 Malgré cela, on se persuade que Votre Majesté ne Se décidera qu'à bonnes enseignes, et, autant que je puis m'en apercevoir, on souhaiterait fort qu'Elle restât tranquille. C'est dans cette idée qu'une partie des ministres ne seraient pas fâchés, à l'heure qu'il est, que le traité avec la Russie ne se conclût pas,3 parceque, disent-ils, il y aurait moins de probabilité que Votre Majesté Se remuât, au lieu que, s'il se signe et que l'on fasse entrer les Russes en Allemagne, on sent qu'il n'est guère possible que Votre Majesté reste les bras croisés.“ | Potsdam, 14 octobre 1755. J'ai reçu à la fois vos deux rapports du 30 de septembre dernier et du 3 de ce mois et ne saurais qu'en être fort satisfait. Je suis bien aise que le ministère anglais commence à penser plus favorablement sur mon sujet, et je suis d'avis que, quand l'occasion se présentera à vous où vous puissiez vous entretenir avec gens d'affaires de toute espèce sur ces sortes de matières, vous leur jetiez, toutefois simplement comme votre idée, qu'il serait bien à souhaiter que des différends d'aussi peu de relevance que ceux qui subsistent entre les deux cours touchant les déprédations de nos vaisseaux marchands,4 fussent terminés agréablement, et vous observerez, au reste, qu'il faudra que vous les confirmiez adroitement dans l'opinion, savoir qu'une marche de troupes russes en Allemagne ne saurait guère que m'obliger bon gré mal gré à entrer dans la guerre. Federic. |
Nach dem Concept.
7028. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 14 octobre 1755.
Votre rapport du 4 de ce mois m'est bien parvenu, et je n'ai pour aujourd'hui rien à vous écrire d'intéressant, les affaires se trouvant encore dans le même état. Quant à vous, je souhaiterais que vous m'informassiez au juste de la situation où se trouve au moment présent la cour où vous êtes avec celle de Londres,5 et du parti que prendra enfin la première dans les conjonctures présentes vis-à-vis de l'An-
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 289. 312.
2 Vergl. S. 337.
3 Vergl. S. 329.
4 Vergl. S. 333
5 Vergl. S. 328.