Knyphausen berichtet, Paris 7. November: „Le comte de Starhemberg continue toujours à prodiguer à M. Rouillé les assurances les plus pompeuses du penchant de l'Impératrice-Reine pour le maintien de la paix, et des efforts qu'elle fait pour inspirer des sentiments plus pacifiques à l'Angleterre. Ces assurances jointes à celles que le marquis d'Aubeterre reçoit de temps à autre du comte de Kaunitz, et avec lesquelles on combine les mouvements extraordinaires que le sieur Keith se donne à Vienne, confirment le ministère de France dans l'opinion que l'Impératrice-Reine n'a point pris d'engagements jusqu'à présent avec l'Angleterre et qu'il pourrait bien arriver qu'elle se décidât pour le parti de la neutralité. Aussi paraît-on redoubler d'égards et d'attentions pour le comte de Starhemberg, et on lui fait à la cour l'accueil le plus gracieux. Il n'est point vrai, cependant, comme plusieurs personnes l'ont soupçonné, que ce ministre ait entamé une négociation en forme avec le ministère de France relativement aux conjonctures présentes,1 et Votre Majesté peut-être persuadée qu'il n'y a eu jusqu'à présent de part et d'autre que des assurances vagues et générales.“ | sidérable qu'on l'avait d'abord cru, embarrasse les ministres ou s'ils l'envisagent encore avec indifférence, de même quel parti ils songent de prendre pour remédier à ce désastre. Au reste, rien de plus étrange que l'espoir de ces ministres que la nation [anglaise] voudrait présentement pencher à la paix, elle qui ne respire que la guerre après le succès qu'elle a eu. Quant au traité de subsides que la France continue de vouloir faire avec la Saxe,2 je ne saurais m'expliquer autrement là-dessus, sinon que j'en suis extrêmement embarrassé et qu'ainsi il était aux ministres de France de bien songer à ce qu'ils feraient à ce sujet; que, pour moi, je disais naturellement qu'il serait infiniment difficile de me joindre à la Saxe, que j'y avais beaucoup de raisons, que je saurais toutes détailler, mais que la connaissance de ce qui en était autrefois arrivé,3 m'avait assez instruit sur ce qu'on aurait à en attendre. Au surplus, comme vous me marquez que le Dauphin se donne de grands mouvements pour former cette alliance, expliquez-moi bien, dans la première dépêche que vous me ferez, sa façon de penser sur les affaires, et si la Dauphine a déjà gagné autant de supériorité sur lui qu'il se règle conformément à ce qu'elle souhaite, ou si c'est seulement par manière d'acquit qu'il agit pour la Saxe. Au reste, je vous sais parfaitement gré des informations que vous m'avez données relativement à la mission du sieur Affry en Hollande dont je crains cependant le succès, et que la France n'en tire pas l'avantage qu'elle s'en promet, vu que le parti anglais y est trop [fort], qui relèvera sans doute les conditions qu'on prétend prescrire à la République pour donner les sûretés à la France, et se donnera tant de mouvements afin que la première se jette, plutôt que d'y souscrire, dans les bras de l'Angleterre. Federic. |
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 347. 378.
2 Vergl. S. 374.
3 Vergl. S. 243.